« Nous avions besoin de recruter une quarantaine de personnes, ce qui est compliqué pour une petite structure comme la nôtre », relate Françoise Kervabon, responsable ressources humaines chez Muji. L’enseigne, active dans le commerce de détail non alimentaire*, compte treize points de vente en France pour environ 130 salariés. Recourir au dispositif de POE lui a permis de bénéficier d’une aide au recrutement et d’un dispositif de formation personnalisé.

Le cahier des charges, élaboré par Muji et Forco, a été diffusé, dans le cadre d’un appel d’offres restreint, à des organismes de formation connus de cet Opca ou de l’enseigne. En seulement quinze jours, ils devaient élaborer un programme centré sur la vente-conseil et la relation client, dans un volume horaire maximal, stage compris, de 400 heures.

« Parmi les cinq projets reçus, nous avons retenu l’Institut supérieur de commerce (ISC), notamment parce qu’il avait inclus une sensibilisation à la culture d’entreprise japonaise et qu’il offrait un environnement prestigieux pour les demandeurs d’emploi », résume Lamia Cherfaoui, chef de projet développement territorial au Forco, qui cofinance à part égale la POE avec Pôle emploi. « Ce qui nous intéressait également, c’était le respect des valeurs de Muji : la fidélisation du client plutôt que l’achat coup de cœur », ajoute Françoise Kervabon.

L’ISC est une école de commerce parisienne, davantage habituée à délivrer des diplômes de niveau master ou MBA et à organiser des formations intra-entreprises. « Pour nous aussi, c’est un challenge avec un public que nous ne connaissons pas. Mais cela nous permet d’acquérir une nouvelle expérience, avec un sentiment d’utilité très forte pour nos intervenants », remarque Marc Dreyfus, responsable de la formation permanente à l’ISC.

Le cursus, non diplômant, est constitué de deux sessions de formation de quinze jours chacune, encadrant vingt jours de stage dans l’entreprise. « Au-delà de notions basiques en techniques de vente, merchandising, management, mécanismes de la motivation, nous avons également inclus un peu d’anglais et des techniques de développement personnel, afin d’insuffler une part de pensée positive », note Marc Dreyfus.

La sélection des candidats a été réalisée par Pôle emploi qui avait sollicité plus de 3 000 candidats sur l’Île-de-France ; 85 ont été reçus en entretien par Muji et un représentant de l’ISC. « Parmi les candidats sélectionnés, nous avons des personnes qui ont déjà travaillé dans la vente ou non, des demandeurs d’emploi très récents ou plus anciens, des niveaux de qualification et des classes d’âge très divers, poursuit Marc Dreyfus. Notre principal critère de sélection était la motivation à travailler dans la vente. »

La première phase de formation, entamée en avril, est achevée. Les demandeurs d’emploi sont actuellement en stage dans les points de vente de l’enseigne. « Nous avons d’excellents retours des formateurs et des managers, note Françoise Kervabon. Il y a une réelle évolution de comportement, notamment pour certains candidats qui étaient très éloignés de l’emploi. Ils se sentent extrêmement valorisés par l’environnement de la formation. »

À l’issue de la POE, Muji s’est engagée à recruter en CDI l’ensemble des candidats dont le cursus aura été validé par les intervenants de l’ISC et les directeurs de stage.