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ALIZÉ PROPRETÉ BALAIE LES TMS

Pratiques | publié le : 04.06.2013 | CHRISTIAN ROBISCHON

Remontée d’informations du terrain, formation et recherche de matériels moins contraignants se conjuguent chez Alizé Propreté pour traquer les TMS (trouble musculo-squelettiques), principalement ceux qui affectent le dos.

L’entreprise de nettoyage de 260 salariés (soit 140 équivalents temps plein) s’est fixé le cap de la prévention des TMS dès sa création en 2006, pour devenir l’un des aiguillons de la politique de branche en matière de gestion des risques professionnels. « Nos actions se sont centrées pour l’essentiel sur les problèmes de dos, car nous les identifions comme très imputables à l’exercice du métier : un seau de six litres à monter d’un étage à l’autre d’un immeuble d’habitation sans ascenseur… ou sans ascenseur en état de marche, l’impact est direct. A contrario, le lien est moins avéré pour le risque du canal carpien », explique Philippe Molaro, le dirigeant-fondateur, également administrateur à la Fédération des entreprises de propreté (FEP).

Responsable clientèle et référent TMS

Clé de voûte de la politique d’entreprise, un “référent TMS” a été nommé dans chacune des deux sociétés Alizé, à Belfort et à Strasbourg. Titulaires d’un BTS hygiène-sécurité, les deux personnes sont en même temps, et d’abord, les responsables clientèle. Un double profil choisi à dessein : « Ils visitent 110 sites d’intervention chaque année. Ils sont donc les mieux placés pour remonter les pistes d’amélioration à partir du terrain. » Ils bénéficient du relais de dix opérateurs « correspondants TMS » sur les sites les plus importants. En juin, ils partageront leurs pratiques avec des collègues d’autres entreprises de propreté du Grand Est lors de la première réunion du genre organisée par la FEP à Strasbourg.

Pour obtenir des améliorations concrètes, Alizé a recherché les matériels et produits « ergonomiques » dans l’offre des fabricants. « Les solutions existent, mais il faut un peu fouiller dans les catalogues », témoigne Philippe Molaro. Après un test entre plusieurs options auprès des salariés, Alizé les a équipés, par exemple, d’un balai muni de son réservoir en remplacement du fameux seau traditionnel, ce qui allège la charge de 60 %.

Autres nouveautés : des aspirateurs au sol moins bruyants (41 décibels au lieu de 60) et munis d’un câble plus long pour éviter de faire des allers-retours multiples avec la prise électrique et de se baisser à répétition pour brancher/débrancher ; une brosse accrochée à une perche pour nettoyer jusqu’à 10 mètres de haut depuis le sol plutôt que dans une nacelle. L’entreprise a équipé des camionnettes, d’une part, de casiers pour ranger chaque matériel à sa place, d’autre part, d’un système de descente/levage d’une autolaveuse de 900 kg sur rampe inclinée. « Le dénominateur commun, c’est d’économiser les gestes et les déplacements », résume Philippe Molaro. Au total, les investissements se montent à 100 000 euros.

Formation aux risques

Quant à la formation aux risques, elle repose sur le volontariat… Or, les candidats ne se manifestent pas. « C’est l’aspect le plus difficile à mettre en place », reconnaît le dirigeant. Comme la prévention commence par la compréhension des consignes de sécurité figurant sur les produits, vingt salariés ont été plus fortement incités à suivre des cours d’alphabétisation. Quinze d’entre eux y assistent depuis septembre dernier, à raison de deux demi-journées par semaine, financées par Opcalia et l’entreprise.

Auteur

  • CHRISTIAN ROBISCHON