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Enquête

L’ACCOMPAGNEMENT PAR LES SENIORS ARTICULÉ AVEC LA GPEC

Enquête | publié le : 04.06.2013 | H. T.

La banque a intégré le contrat de génération dans l’accord sur l’évolution des métiers, des compétences et de l’emploi signé en février. Référents, compagnons et experts sont chargés du transfert de compétences.

« Dans le contrat de génération, nous trouvons intéressant de créer ce lien entre jeunes et seniors dans une logique de culture d’entreprise », affirme André-Guy Turoche, responsable réglementation et négociation sociale à la Société générale. Et tant qu’à organiser la transmission intergénérationnelle des savoirs, la banque a choisi d’en faire un volet de son accord de GPEC, signé le 13 février par l’ensemble des organisations syndicales.

« Nous avons voulu traiter l’ensemble des problématiques liées à l’emploi pour accompagner la transformation du groupe », résume-t-il. Le texte affirme la volonté de maintenir les seniors dans l’entreprise et prévoit l’embauche de 500 jeunes de moins de 26 ans durant la première année d’application.

Ces mesures s’inscrivent dans la continuité de l’accord seniors qui arrivait à échéance au 31 décembre 2012. Avec quelques nouveautés, dont la majoration de l’indemnité de fin de carrière pour les seniors déclarant leur date de départ à la retraite huit à douze mois avant leur sortie effective, et la création d’un congé de fin de carrière pour réaliser un projet personnel.

L’entreprise a également profité de l’occasion pour monter une filière expertise. Elle permet à des collaborateurs à deux ans de leur taux plein d’exercer des missions de transfert de compétences dans et à l’extérieur de l’entreprise, par exemple auprès d’associations caritatives. Avec un temps partiel à 50 %, rémunéré 65 %. « Nous allons expérimenter ce dispositif pendant un an auprès de 200 salariés, dont 140 du réseau et 60 des services centraux. Nous avons déjà des candidats », assure André-Guy Turoche.

Dans le même temps, la banque cherche à développer le compagnonnage qui consiste, selon le responsable, « à accompagner un salarié sur un nouveau poste, à assurer son développement ». Une mission qui, selon l’accord, doit être prise en compte dans la charge de travail de l’intéressé et reconnue lors de l’appréciation annuelle.

Faciliter l’intégration

Les jeunes recrues auront également la possibilité d’être accompagnées par un « référent ». « Cette personne expérimentée doit faciliter leur intégration durant les premiers mois de leur arrivée, leur expliquer la culture d’entreprise, son fonctionnement, etc. » Une tâche qui, là encore, devra être intégrée dans la charge de travail et la valorisation du parcours des volontaires.

Certes, ces différentes missions d’accompagnement ne sont pas uniquement dévolues aux seniors. « Mais nous cherchons à les promouvoir auprès de cette population. La question sera abordée lors des entretiens de seconde partie de carrière », précise-t-il.

En parallèle, la banque va poursuivre son effort de formation de collaborateurs intéressés par la transmission. Elle propose ainsi un module « formateurs occasionnels », et un autre portant sur « l’accompagnement intergénérationnel et la transmission des savoir-faire et compétences » (une journée en présentiel). « Nous avons formé 500 personnes de plus de 45 ans durant les trois dernières années et nous avons prévu d’en former 600 autres dans le cadre du présent accord. »

Jusqu’ici, les salariés du réseau ont en davantage profité que les fonctions support. Difficile, en revanche, de savoir si les anciens stagiaires ont effectivement mis à profit ces enseignements.

« Nous n’avons pas de vision suffisante sur les métiers, d’où l’intérêt d’une articulation avec la GPEC », plaide André-Guy Turoche. Qui aimerait aussi voir se développer le tutorat croisé – également mentionné dans l’accord – pour favoriser le transfert de compétences en nouvelles technologies des jeunes vers les seniors.

Michel Marchet, délégué syndical national CGT, entrevoit, dans ces nouvelles dispositions, un intérêt pour l’avenir du réseau bancaire. « Les agences sont devenues des centres de vente de produits, avec un personnel qui n’a plus la connaissance de la technique bancaire. Or nous pensons qu’il faut aujourd’hui les transformer en centres d’expertise. Le tutorat pourrait tout à fait s’inscrire dans cette démarche, estime-t-il. Mais nous restons sceptiques sur toutes ces belles intentions. D’autant que la Société générale a majoré l’indemnité de départ en retraite, alors que personne ne lui avait rien demandé. Ce qui est quand même assez révélateur. »

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE

• Activité : banque de détail et de financement et investissement.

• Effectifs : 43 000 salariés en France.

• Produit net bancaire : 23,1 milliards d’euros pour le groupe en 2012.

Auteur

  • H. T.