La retraite est un objet social complexe et multidimensionnel. S’y conjuguent des aspects sociaux, psychologiques, culturels, économiques qui ne font pas toujours bon ménage. Laissant de côté les premiers, l’auteure, professeur de sciences économiques à l’université d’Orléans, se focalise sur les aspects économiques pour tenter de mettre de l’ordre dans un débat où l’on entend souvent tout et son contraire.

Après avoir analysé les différents systèmes de retraite des grands pays occidentaux et s’être attardé sur le cas français, l’auteure examine la performance de la retraite par capitalisation versus par répartition, au plan de l’efficacité et de l’équité dans différentes configurations démographiques et de croissance. Elle conclut que ni la répartition ni la capitalisation ne constituent en elles-mêmes des systèmes optimaux, ce qui les différencie in fine étant la question de l’individualisation ou non des pensions qui est une question relative aux valeurs que la société met en avant.

Cependant, le nombre de cotisants rapporté au nombre de retraités s’amenuisant du fait du chômage et du vieillissement de la population, c’est certainement l’un et l’autre systèmes qu’il faudra revisiter pour atteindre la soutenabilité financière à moyen et à long termes des régimes de retraite, en réfléchissant aux implications complémentaires que sont la solidarité inter et intragénérationnel. L’auteure passe en revue les différentes perspectives possibles : agir sur le taux de remplacement, le taux de cotisation et la durée d’assurance… entre autres. Un effort d’objectivité louable sur un sujet toujours passionnel !

Économie des retraites

Anne Lavigne, La Découverte, 128 pages, 10 euros.