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Enquête

LES DRH (TROP ?) PESSIMISTES

Enquête | publié le : 21.05.2013 | E. F.

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Comment décririez-vous le climat social de votre entreprise ?

Crédit photo E. F.

Les DRH estiment que le climat social de leur entreprise est bon, mais ont pris l’habitude d’envisager le pire.

Les DRH ne tiendraient pas longtemps comme prévisionnistes à Météo France tant leur anticipation sur le climat social dans leur entreprise s’avère erronée après coup. « Ils anticipent le pire, qui n’arrive pas », résume Luc Vidal, directeur général d’Inergie. Ainsi, 74 % des DRH (+3 points par rapport à l’année dernière) interrogés dans le cadre de notre baromètre Défis RH estiment aujourd’hui que le climat social est plutôt bon dans leur entreprise. Or, l’année dernière, ils étaient plus nombreux à anticiper une dégradation qu’une amélioration. Bis repetita cette année, mais en pire : 42 % (+ 7 points par rapport à l’année dernière) prévoient que le climat social va se dégrader dans les mois à venir. Dès lors, faut-il croire leurs prévisions ou y voir un pessimisme de bon ton ?

« Il n’est pas étonnant que les DRH considèrent que le climat est plutôt bon, car ils constatent que le niveau de conflictualité est très faible et que les NAO sur les salaires se sont déroulées plutôt calmement », relève Jean-Pierre Basilien, directeur d’études à Entreprise & Personnel (E & P). Le contexte, il est vrai, ne pousse guère les salariés aux revendications.

Jean-Christophe Sciberras, président de l’ANDRH et DRH France de Solvay, note par ailleurs que, « dans un contexte de crise, l’entreprise est un lieu protecteur auquel on se raccroche ». Ceci conduit donc les DRH à décrire un climat social plutôt bon. Ce que corrobore d’ailleurs le baromètre OpinionWay d’avril, selon lequel 60 % des salariés estiment que le climat social de leur entreprise est bon.

Mais plutôt que de parler de « bon climat », Jean-Pierre Basilien préfère l’oxymore « calme inquiet », tiré de la note de conjoncture d’E & P d’octobre 2012, pour qualifier l’atmosphère qui règne actuellement dans les entreprises. Car les sujets d’inquiétude pour les mois à venir ne manquent pas. Jean-Pierre Basilien en voit trois qui s’amalgament.

Le climat des affaires en premier lieu. L’indice de confiance des DRH dans la santé économique de leur entreprise chute de 8 points par rapport à notre dernier baromètre, même si ces derniers restent majoritairement confiants (66 %). Phénomène classique, ils sont bien moins confiants (50 % ; -18 points) dans l’évolution de leur secteur d’activité. Logiquement, 77 % (+ 9 %) estiment que le contexte économique difficile a un impact sur l’activité de leur entreprise.

Une représentation négative

A cela s’ajoutent, selon Jean-Pierre Basilien, une « représentation négative du climat social national » et, selon Jean-Christophe Sciberras, « le bruit de fond de ce qui se passe en Europe ». L’un et l’autre accentués par l’effet de loupe des médias, qui parlent de préférence des trains qui n’arrivent pas à l’heure.

Enfin, troisième inquiétude des DRH, selon Jean-Pierre Basilien, les « possibles revendications du corps social sur les salaires, si le contexte devient plus favorable ». Que les perspectives soient mauvaises ou un peu meilleures, les DRH font plutôt grise mine.

Auteur

  • E. F.