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PRIME SOUS CONDITION À PÔLE EMPLOI

Actualités | publié le : 21.05.2013 | HÉLÈNE TRUFFAUT

« Les organisations syndicales sont tenues de se positionner comme courroie de transmission de la politique d’austérité du gouvernement », s’insurge Françoise Kermorgant, déléguée syndicale centrale (DSC) FO à Pôle emploi. En cause, la proposition de la direction, présentée en CCE le 14 mai à l’issue des NAO, qui se limite à l’octroi d’une prime exceptionnelle de 460 euros brut pour les agents de base et de 400 euros pour les cadres, qui serait versée en juin aux agents ayant neuf mois d’ancienneté.

30 millions d’euros

Évaluée à 30 millions d’euros, la mesure s’appliquerait également aux quelque 10 % des 53 000 salariés de l’entreprise (46 900 ETP) encore sous statut public, moyennant la signature d’un accord valide avec les organisations syndicales. Faute de quoi les primes passeraient à la trappe. Selon la direction, Pôle emploi ne peut pas décider des salaires des agents sous statut public, et l’accord est la condition exigée par le ministère de tutelle pour permettre le versement de cette prime par décret ministériel.

Ouvert à la signature jusqu’au 17 mai, le texte, approuvé par la CFDT (premier syndicat avec un peu plus de 19 % des suffrages) et la CFE-CGC (7,5 %), a suscité le mécontentement des autres syndicats, opposés au principe d’une prime et partisans d’une revalorisation des salaires.

Un avis considéré comme très défavorable

Le SNU (plus de 17 %) a annoncé qu’il ne signerait pas. FO, deuxième syndicat (plus de 18 %), exprimait, en fin de semaine, un « avis très défavorable ». « Il n’y a pas eu de négociation. Et c’est un chantage », dénonce Françoise Kermorgant.

Elle voit dans cette mesure une conséquence du droit d’option, qui a permis aux agents de droit public de passer sous statut privé après la fusion ANPE-Assedic avec une augmentation de leur rémunération de 22 % en moyenne : « Cela a plombé la masse salariale, mais tout le monde savait à quoi s’en tenir. »

Autre raison invoquée : « Pôle emploi va financer, sur la ligne budgétaire prévue pour les NAO, un tiers des 2 000 embauches annoncées dernièrement par le gouvernement. On est dans une logique de compétitivité-emploi », estime-t-elle. La CFDT, pour sa part, rappelle que « les quelque 6 millions de salariés proches de la fonction publique n’auront rien en 2013 ».

Auteur

  • HÉLÈNE TRUFFAUT