« Quand la Chine s’éveillera, le monde tremble ra », prédisait, en 1973, Alain Peyrefitte, qui fut plusieurs fois ministre du général De Gaulle. Charles-Édouard Bouée, directeur des activités asiatiques d’un groupe international de conseil, explique aujourd’hui que ce temps est venu et que cet éveil est de la plus haute importance pour l’ensemble du monde. Lorsque la Chine s’est convertie à l’économie capitaliste, elle fut d’abord fascinée par le modèle américain, au risque de brûler les étapes.

Depuis la crise financière de 2007, bien qu’elle soit encore gangrenée par la course à l’argent facile et par la corruption, la Chine a cependant commencé à relativiser le modèle capitaliste pour revenir à des valeurs plus en phase avec sa philosophie confucianiste traditionnelle, fondée sur les notions de tempérance et de respect. Par ailleurs, elle apprend très vite de ses partenaires commerciaux comment développer sa recherche et son innovation. La force de son secteur public constitue paradoxalement un atout, puisqu’elle lui donne les moyens d’impulser des projets au plan national. Contrairement à ce qui semblait se dessiner il y a quelques années encore, la Chine n’est plus uniquement obnubilée par le profit. Même si cela est difficilement perceptible depuis l’Europe, des considérations sociales et environnementales commencent à apparaître, augurant d’un changement profond. Non seulement la Chine a su saisir l’opportunité d’un développement sans précédent du fait de la mondialisation, mais elle pourrait bientôt damer le pion aux autres poids lourds économiques mondiaux.

Comment la Chine change le monde

Charles-Édouard Bouée, éditions Dialogues, 216 pages, 17,90 euros.