Plus de 40 % des emplois supérieurs des ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur ont été attribués à des femmes en 2012. Une proportion que les ministères veulent étendre aux filières encore peu féminisées.
Depuis janvier 2013, les trois fonctions publiques doivent compter au moins 20 % de femmes dans les nominations aux emplois supérieurs. Cet objectif de la loi Sauvadet du 12 mars 2012 a été atteint dès le deuxième semestre 2012, avec près de 30 % de femmes dans les nominations. Le gouvernement actuel s’est même engagé à atteindre en 2017 (au lieu de 2018 dans la loi) le taux de 40 %.
Parmi les bons élèves : les ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, qui ont effectué 40 % de nominations de femmes en 2012 et affichent 45 % lors des deux premiers mois de 2013. On compte trois femmes parmi les sept nominations aux emplois de cadres dirigeants (des emplois à la discrétion du gouvernement), parmi lesquelles l’actuelle directrice générale des RH. Dans les emplois de direction, qui relèvent des ministères, la parité a été respectée avec deux femmes sur quatre nominations.
Si, globalement, la situation progresse, des déséquilibres importants existent selon les fonctions. En administration centrale, il n’y a que quatre femmes parmi les 23 chefs de service, 10 parmi les 35 sous-directeurs. À l’inverse, elles dominent (8 sur 12) dans les emplois de directeur de projet et d’expert de haut niveau. Les efforts sur les nominations de cadres dirigeants ont conduit à la parité sur ces postes. En revanche, dans les services déconcentrés, elles ne sont encore que 30 % parmi les recteurs. Globalement, les femmes occupent 35 % des emplois supérieurs et 40 % des fonctions d’encadrement.
Pour améliorer la mixité, les ministères veulent mieux structurer leurs viviers, notamment dans les académies. « Actuellement, les potentiels sont identifiés dans le cadre des entretiens professionnels ou à l’occasion de groupes de travail qui sont l’occasion de repérer ceux qui ont la capacité à exercer des responsabilités. L’inconvénient est que cela reste très interne à l’académie et que les possibilités de promotion sont donc limitées. Nous souhaitons mettre en place un vivier de candidats partagé entre académies, dont la gestion sera assurée grâce à un système d’information ministériel », explique Fabienne Brouillonnet, chef du service de l’encadrement, adjointe à la DGRH du ministère de l’Éducation nationale.
L’outil s’inspire du vivier interministériel des cadres dirigeants de l’État, mis en place en 2012. En diversifiant les profils et les parcours, il a permis de nommer davantage de femmes. Ce vivier interacadémique sera expérimenté, dès la rentrée, dans six académies. Grâce à lui, le ministère espère, par exemple, féminiser les nominations de secrétaires généraux d’académie.
À plus long terme, le ministère parie sur la réussite massive des femmes aux concours pour briser certains plafonds de verre. Seuls 27 % des proviseurs des lycées les plus importants sont des femmes, mais elles ont été 51 % à réussir le concours de proviseur en 2012.