Discours, remise des diplômes, lancer de chapeaux : le groupe d’assurances April a mis les formes pour accueillir, le 18 mars, les douze salariés issus de la première promotion du programme “Première marche d’accès à l’emploi”. Ce dispositif, inspiré de l’expérience Coup de pouce menée depuis 2008 par la Société générale (voir Entreprise & Carrières n° 1108), vise à embaucher des jeunes en difficulté d’accès à l’emploi. « Il s’agit de répondre à nos besoins de recrutement, tout en formant des jeunes peu qualifiés à des postes d’agent de relations client et de conseillers commerciaux, explique Fabienne Ernoult, déléguée générale de la responsabilité sociale d’entreprise (RSE) à April. Cette expérience s’intègre dans le programme plus global Step, qui adapte le recrutement ou l’évolution du salarié à son niveau de formation. »

Première étape du dispositif : une sélection des candidats à un rythme soutenu, réalisée grâce à l’association de divers partenaires. Les missions locales et Pôle emploi ont fait un repérage en détectant « l’appétence des jeunes pour le commerce et l’ouverture aux autres », précise Richard Pellet, représentant des missions locales de Lyon. Puis, en septembre dernier, 140 jeunes présélectionnés ont assisté à une réunion d’information, avant de participer à un speed recruting, début octobre, face à des examinateurs en binôme entreprise-Pôle emploi ou mission locale. « L’association fut capitale pour ouvrir les critères de choix », reconnaît Richard Pellet. Delphine Gallay, chargée de l’opération à April l’assure : « On cherchait la petite flamme dans les yeux. » Puis les 32 candidats recrutés sont confiés à Adecco pour un “Sas coaching” de quatre jours, avant la sélection décisive.

Les 12 candidats retenus suivent alors 400 heures de formation dans le cadre d’une préparation opérationnelle à l’emploi (POE), financée conjointement par Pôle emploi (à hauteur de 8 euros de l’heure) et Agefos-PME (7 euros de l’heure). Ce cursus comprend trois modules : les techniques de l’assurance par le groupe IGS, les compétences comportementales par Terre d’entreprises et les outils internes par April.

Les candidats en POE ont tous obtenu une capacité professionnelle de niveau 2. « Notre parti pris a été de se dire qu’a priori ces jeunes avaient besoin dans un premier temps d’une formation courte, explique Fabienne Ernoult. Par la suite, il peut être pertinent de poursuivre la POE avec un temps de formation en alternance en contrat de professionnalisation, par exemple. » En attendant, cinq des jeunes formés ont été embauchés en CDI en tant que “conseillers commerciaux personnes”, et les sept autres ont été intégrés en CDD de douze mois comme “chargés de relation clientèle”.

« L’un des bénéfices de cette formule de POE est qu’elle permet de dépasser les représentations toutes faites : celles des jeunes sur des métiers qu’ils croient inaccessibles et celles de l’entreprise sur des jeunes peu qualifiés », analyse Richard Pellet. Un avis partagé par Fabienne Ernoult, qui aimerait « renouveler l’opération en doublant le nombre de postes. Car nous avons des besoins ailleurs, à Paris ou Marseille, par exemple ».