Deux cents entreprises s’attachent à améliorer la maîtrise du français et de l’orthographe de leurs salariés grâce au parcours créé par le Projet Voltaire. Témoignages de deux d’entre elles, CGI et 3F.
« Ecrire correctement, sur le fond et sur la forme, que ce soit à un client, à un supérieur hiérarchique ou à un collaborateur, écrire pour être bien compris est aujourd’hui indispensable, mais cela demande un certain intérêt pour la langue française et une certaine maîtrise », explique Arnault Thullier, responsable processus-développement RH de CGI (groupe Société générale). « De plus, nos jeunes recrues, qui occupent souvent chez nous leur premier emploi, ont un niveau de qualification élevé, de l’ordre de bac + 5. Si la hiérarchie qui les encadre n’a pas le même niveau de formation initiale, il ne faut pas qu’elle se décrédibilise dans l’expression de son management. »
C’est pourquoi cette entreprise de crédit à la consommation pour les sociétés (concessions automobiles et nautiques) a décidé de se pencher sur le problème de la maîtrise du français et de l’orthographe de ses managers, afin que leurs écrits (et également leur expression orale) ne soient pas affaiblis par une malheureuse erreur sémantique ou de syntaxe.
« Considérant que le leadership d’un manager auprès de son équipe tenait entre autres à sa bonne communication écrite, notre direction des ressources humaines a décidé de trouver une formation adaptée dès 2009. À la suite de mes sollicitations auprès des grands opérateurs de la formation, j’ai été surpris de constater qu’aucune offre dans le domaine de la maîtrise de la grammaire et de l’orthographe en français n’existait vraiment ; on trouvait de bonnes formations à la communication, mais pas pour l’écrit, se souvient Arnault Thullier. J’avais repéré cependant sur Internet le travail du Projet Voltaire* sur le sujet, déjà appliqué dans de grandes écoles. Nous sommes entrés en contact. Nous avons été l’une des premières entreprises à diffuser la méthode Voltaire, dès 2010. »
Après un test, mené par lui-même et la DRH, décision est prise d’inscrire tous les membres des comités exécutif et directeur à cette formation. « Ils se sont volontiers prêtés à l’exercice, jusqu’à réaliser les sept niveaux proposés. Depuis, le Projet Voltaire est obligatoirement intégré à nos parcours de formation en management, et il figure dans notre catalogue de formation interne pour qu’un maximum de salariés volontaires et motivés puissent s’y inscrire. Cette formule de cours à distance, comparée à d’autres en e-learning, me paraît très innovante pour pousser l’apprenant à aller vers 100 % de notions acquises, de façon naturelle et sans frustration de jugement du type bien/pas bien ! » La formation est proposée pendant le temps de travail, dans des salles e-learning dédiées, mais également hors lieu de travail via un extranet ; elle est financée sur le plan de formation sans recours aux fonds mutualisés.
Bilan : 150 des 850 salariés de CGI ont à ce jour suivi le Projet Voltaire, tous jusqu’au niveau 5 défini comme obligatoire par CGI ; 60 % jusqu’au niveau supérieur. S’y ajoutent les 120 responsables de secteurs (au contact de la clientèle dans les concessions) qui terminent un programme Élite étalé sur deux ans et auxquels sont offertes la formation et la certification en ligne Voltaire.
Les bénéfices, selon Arnault Thullier, sont multiples : « Les effets sont évidents sur l’entretien annuel, dont la rédaction est désormais plus recherchée et mieux construite. Nos directions commerciales témoignent aussi d’un effet positif sur la communication et le dialogue avec les clients, notamment au travers des rapports clients. Enfin, comment ne pas penser que le Projet Voltaire a également eu un impact sur les résultats du sondage Auto Infos 2012, qui mesure la satisfaction des distributeurs automobiles vis-à-vis de leurs sociétés de financement ? Sur la satisfaction des 40 premières préoccupations des clients, CGI obtient 16 nominations, dont la compétence des attachés commerciaux ou la proximité des interlocuteurs. »
* Édité par la société Woonoz, cofondée par Pascal Hostachy et François Paret.
1 De plus en plus d’entreprises prennent conscience que maîtriser le français écrit fait partie des compétences nécessaires aux managers, dans leurs relations avec leurs équipes ou avec la clientèle. Elle peut être utile également à d’autres postes.
2 Le Projet Voltaire propose une démarche d’e-learning qui s’adapte au niveau de l’apprenant et à son rythme de progression.
3 La certification Voltaire deviendra-t-elle un critère de recrutement, comme le sont le Toeic, le Toefl, le PCIE…?
