E & C : Afin de désengorger les transports franciliens aux heures de pointe, la SNCF propose que les entreprises soient plus souples sur les horaires d’embauche de leurs salariés. Qu’en pensez-vous ?

J. D. : Nous sommes ouverts à une concertation sur cette proposition qui, toutefois, n’est pas une solution miracle. À court terme, l’amélioration des transports en Ile-de-France passe par des mesures comme le covoiturage, le télétravail ou l’assouplissement des horaires d’embauche. Mais aussi, à long terme, par l’amélioration des infrastructures de transport.

E & C : À quelles conditions le Medef est-il prêt à avancer sur cette proposition, qui recueille un large soutien des actifs franciliens, selon un sondage commandé par la SNCF fin mars ?

J. D. : Un assouplissement des horaires d’embauche ne doit entraîner aucune perte de temps de travail pour les entreprises : si les salariés arrivent plus tard, ils doivent également partir plus tard. D’autre part, nous demandons une modulation du versement transport. Je rappelle qu’en Ile-de-France, cette taxe assise sur la masse salariale des entreprises employant plus de 10 salariés rapporte environ 3 milliards d’euros et finance la moitié des coûts de fonctionnement des transports en commun, ce qui fait des entreprises les premières contributrices. Enfin, cette modulation des horaires d’embauche doit recueillir l’accord des salariés, dont certains sont soumis aux horaires des services publics, comme les écoles. Cela suppose une négociation entreprise par entreprise.

E & C : Quel est l’état d’avancement de la concertation ?

J. D. : Le Medef Ile-de-France doit rencontrer la SNCF le 11 avril. Il faudra ensuite y associer les syndicats de salariés ainsi que la RATP et le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif).

E & C : Quelles sont les conséquences de l’engorgement des transports sur la vie des entreprises ?

J. D. : Il ne se passe quasiment pas un jour sans que nous recevions des appels d’entreprises nous signalant que certains de leurs salariés arrivent en retard du fait des transports en commun. Cela engendre des pertes d’heures de travail, mais aussi une baisse de la productivité du fait du stress que cela génère, avec des conséquences économiques importantes.