logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Pratiques

STX FRANCE DÉTACHE DES SALARIÉS CHEZ AIRBUS

Pratiques | publié le : 02.04.2013 | VIOLETTE QUEUNIET

Après une formation qualifiante, 28 salariés de STX France, à Saint-Nazaire, travailleront chez Airbus durant un an. Une formule qui permet de réduire leur temps de chômage partiel.

Travailler dans l’aéronautique après avoir exercé dans les chantiers navals, c’est ce que vivent actuellement seize salariés de STX France, en détachement chez Airbus pendant un an. Douze collègues les rejoindront début avril. « C’est une très ancienne pratique, que nous avons utilisée à trois reprises depuis dix ans, avec d’autres entreprises. Lorsque notre activité subit une baisse de charge, nous essayons de limiter le recours au chômage partiel en proposant aux entreprises de notre environnement des mises à disposition de salariés à but non lucratif », indique Christophe Mabit, directeur des ressources humaines et de la communication de cette société qui compte 2 048 salariés en France. Une opportunité pour Airbus, qui fait face à une charge de travail supplémentaire.

À la différence des détachements précédents, pour la première fois, les mises à disposition sont précédées d’une période de formation et du passage d’épreuves de qualification. Les deux premiers groupes de salariés détachés ont obtenu, après une formation de 245 heures, respectivement un CQPM (certificat de qualification professionnelle de la métallurgie) monteur câbleur aéronautique et un CQPM assembleur monteur de système mécanisé. Le troisième groupe de douze personnes prépare actuellement, en 280 heures, un CQPM ajusteur monteur de cellules aéronef.

Les organismes de formation, Afpa et Afpi (Association de formation professionnelle pour l’industrie), ont été choisis par Airbus. L’avionneur a également sélectionné les candidats parmi un panel présenté par STX. « Nous avons essayé de réunir les professionnels dont l’activité se rapprochait de celle d’Airbus. Par exemple, le poste de monteur câbleur a été proposé à des électriciens faisant du montage électrique à bord des navires », explique Christophe Mabit.

Dispositif de soutien

Grâce à un dispositif de la région Pays de la Loire de soutien à la formation des salariés d’entreprises subissant « des mutations économiques », les frais pédagogiques (103 000 euros) ont été entièrement pris en charge par la région, le Fonds national de l’emploi (FNE) et le FPSPP (fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels). Pendant la période de formation, les salariés étaient en chômage partiel. Est resté à la charge de STX le complément de rémunération pour atteindre 100 % du salaire.

La convention de détachement entre les deux entreprises prévoit une mise à disposition d’un an, pour rentabiliser la formation, mais Airbus peut y mettre fin avant ou la prolonger. Les salariés détachés ont un avenant à leur contrat de travail. Ils restent salariés de STX, conservent leur ancienneté et le bénéfice des œuvres du CE. Et s’ils souhaitaient revenir prématurément à STX ? « En dix ans, sur des centaines de détachements, le cas ne s’est jamais produit », affirme le DRH de STX France, qui concède que cela peut s’envisager. De même, aucun salarié détaché n’a encore été embauché dans l’entreprise où il a momentanément travaillé. Dans le cas présent, ce n’est pas dans l’intérêt de STX qui aura une charge de travail importante en fin d’année, avec la construction du paquebot Oasis 3. Ce nouveau contrat a été remporté fin 2012 et mobilise en ce moment les bureaux d’études.

Cette mise à disposition a été présentée au CE et a recueilli l’avis favorable de la CFDT et de la CFE-CGC. « La formation et le détachement dans une entreprise sont bien préférables au chômage partiel. Cela permet d’offrir aux personnels une meilleure employabilité », estime Christophe Morel, délégué syndical CFDT. Les élus CGT de Saint-Nazaire ont voté contre, estimant que le détachement se fait au détriment du maintien dans l’emploi des intérimaires d’Airbus.

Auteur

  • VIOLETTE QUEUNIET