Pas de déperdition. Comme la plupart des SSII, Keyrus accueille des stagiaires en vue de se constituer un vivier de futurs embauchés. De fait, du stage à l’embauche en CDI, il y a un pas que la majorité des étudiants franchissent chaque année. « Nous sommes sur un marché tendu, explique Rebecca Meimoun, la DRH. Nous recrutons chaque année entre 250 et 300 personnes, dont un quart de jeunes diplômés. Beaucoup sont d’anciens stagiaires. » Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2012, 90 % des stagiaires ont été ensuite recrutés par Keyrus.

En mars, une cinquantaine d’étudiants ont commencé à intégrer l’entreprise, pour six mois de stage. En toute logique, tous sont en fin d’études (niveaux bac +4 et bac +5) même si, de façon marginale, « il nous arrive de recruter un ou deux étudiants en cours de cursus pour développer des partenariats avec des écoles ». Le profil idéal ? L’étudiant en dernière année d’école d’ingénieurs ou en master d’école de commerce. Toutefois, 50 % des stagiaires viennent de l’université. « Les masters Miage [méthodes informatiques appliquées à la gestion des entreprises, NDLR] sont bien adaptés à nos métiers », constate Rebecca Meimoun.

Le taux de transformation des stages en CDI s’explique aussi par une sélection rigoureuse des stagiaires. Organisé chaque année depuis trois ans, le speed recruiting de Keyrus a été, pour la première fois, réservé à cette population, fin février dernier. Une quarantaine d’étudiants y ont participé. Communication, motivation, présentation font partie des critères passés en revue. Mais pas seulement : « Nous leur faisons passer des tests techniques, notamment en SQL, le langage informatique d’interrogation de bases de données, explique Cyrille Bonte, responsable du dispositif stagiaires en Île-de-France – une fonction qu’il occupe en plus de son poste de gestionnaire de projets. Mais il ne s’agit pas tant d’évaluer leurs compétences techniques que leur capacité à écouter, s’adapter et monter en charge rapidement. Pour cela, je les challenge sur les exercices qu’ils n’ont pas réussis pour voir s’ils finissent par comprendre leurs erreurs. Il m’est arrivé de garder en stage un jeune, incapable de répondre au test, parce que j’ai jugé qu’il comprenait vite. » « Nous abordons le salaire d’embauche en CDI dès cette étape », ajoute Rebecca Meimoun. Quant à la gratification des stagiaires, elle dépend de la fonction et de l’établissement dont ils sont issus, de 1 100 à 1 500 euros, dès le premier mois. « En deçà, nous aurions du mal à trouver des candidats », assure-t-elle.

Une fois sélectionnés, les stagiaires suivent une semaine de formation : problématiques projet, remise à niveau SQL, modélisation de base de données… « Ensuite, je les reçois individuellement et, en fonction aussi du ressenti des formateurs, je les affecte à un projet. Ils sont alors à nouveau formés, cette fois sur les outils qu’ils vont utiliser », détaille Cyrille Bonte. « Nous ne les affectons jamais à des projets chez les clients, précise Rebecca Meimoun, mais toujours à des projets internes, entièrement maîtrisés par Keyrus, afin de garder une proximité géographique avec eux. »

Si le chef de projet joue le rôle de tuteur, la mission du responsable des stagiaires qu’est Cyrille Bonte ne s’arrête pas là : « Je fais des points réguliers avec eux, individuellement et collectivement, pour m’assurer que tout se passe bien, et pour qu’ils échangent leur expérience. » Une attention de tous les instants, qui s’avérera payante lorsque l’ex-stagiaire deviendra nouveau salarié à part entière, souligne Rebecca Meimoun : « La période de stage nous permet de les rendre plus opérationnels qu’un junior et améliore le taux de fidélisation. »

• Activité : conseil et intégration de solutions informatiques.

• Effectif : 900 salariés, 50 stagiaires.

• Chiffre d’affaires : 102 millions d’euros.