Nos importations sont très loin de pouvoir être payées intégralement par les services ; l’industrie française décroche et le déficit commercial se creuse. Selon les auteurs, professeurs à Mine Paris-Tech, l’exemple de l’Allemagne et de la Suède nous montre que ce destin n’est pas inéluctable. Si les industries de main-d’œuvre des pays développés ne peuvent pas résister du fait du coût du travail, ces derniers peuvent se différencier en proposant des produits haut de gamme et innovants, accompagnés d’un service impeccable et d’une image forte. Il nous faut pour cela agir à un triple niveau : international, européen et national.

Au plan international, l’Organisation mondiale du commerce permet de négocier une certaine réciprocité dans les échanges avec les nouvelles puissances industrielles, passant notamment par la prise en compte de l’empreinte environnementale et sociale. Au plan européen, il est temps d’harmoniser les politiques industrielles des différents États et de mettre un terme aux distorsions de concurrence. Au plan national, non seulement il est nécessaire de réconcilier les Français avec leur industrie qui continue à pâtir d’une image peu attractive au regard des conditions d’emploi, mais il incombe aussi à l’État de mettre en place les conditions favorables à l’industrie au plan de la formation, de la facilitation des mutations et de la fiscalité. À charge pour les entreprises de relever le défi d’une nécessaire montée en gamme de leur offre dans un contexte de coopération optimisée entre les fournisseurs et les donneurs d’ordre et d’un dialogue social plus constructif. Tout un programme !

L’Industrie française décroche-t-elle ?

Pierre-Noël Giraud et Thierry Weil, La Documentation française, 190 pages, 7,90 euros.