Non, un candidat ne peut être interrogé sur ses convictions religieuses en entretien de recrutement. Non, un agent ne peut, au nom de ses convictions religieuses, conditionner sa visite médicale à l’appartenance du médecin du travail au même sexe que le sien. Non, un agent ne peut refuser d’utiliser le téléphone ou Internet pour des considérations religieuses… Le guide pratique à destination des managers de la RATP, en cours de finalisation, vise à concilier le principe constitutionnel de laïcité avec les principes de non-discrimination et de respect de la liberté de croyance.

À travers 18 questions-réponses, le département gestion et innovation sociales de la RATP indique la conduite à tenir face à “l’expression du fait religieux”. « Il n’est pas possible de fermer les yeux sur ce problème de société, ni de laisser l’encadrement se débrouiller seul, bricoler à partir de sa propre perception et de ses propres convictions », peut-on lire dans le projet de guide. Le document a été élaboré par la direction et les managers de proximité à la suite d’un benchmark réalisé auprès d’entreprises publiques et privées (La Poste, EDF, Air France…).

Les syndicats n’ont pas été associés, mais un militant CGT, interrogé sur Europe 1, s’est dit favorable à l’initiative, affirmant que des femmes machinistes avaient eu fréquemment à subir des comportements discriminants de la part de collègues masculins adeptes d’une lecture rigoriste du Coran.