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Enquête

LA MOBILITÉ INTRAZONE PREND DE L’AMPLEUR

Enquête | publié le : 26.03.2013 | N. L.

Les missions courtes au sein d’une même zone géographique séduisent les jeunes collaborateurs. Et réduisent le coût des mobilités internationales.

Les expatriés classiques, les commuters, les “aventuriers” et les missions de courte durée… ce sont les quatre catégories de mobilité internationale que Danone a définies en 2010, lorsque le groupe a revu sa politique et réduit ses packages. Depuis, le nombre de salariés en mission à l’étranger n’a pas diminué (environ 850, dont un tiers de Français), mais les missions de courte durée ont nettement progressé, tout comme le nombre “d’aventuriers”, jeunes salariés candidats à la mobilité. « Il y a trois ans, nous avions simultanément une trentaine de missions de courte durée - entre six et douze mois -, nous en avons une cinquantaine aujourd’hui, affirme Lucia Xing, directrice de la mobilité internationale. Pour développer nos talents locaux, notamment, nous choisissons des expatriés dont la tâche explicite est de transmettre la culture d’entreprise et de transférer leurs compétences. »

Par ailleurs, de plus en plus de candidats à l’expatriation, surtout des jeunes, souhaitent effectuer des missions courtes au sein de leur zone géographique. Un phénomène désormais courant en Amérique latine. « Cela leur permet d’être en veille sur d’autres opportunités, de rester à proximité de leur pays d’origine et d’y revenir souvent, en particulier lorsque leur conjoint travaille, explique Lucia Xing. C’est gagnant-gagnant. Le groupe peut leur donner une exposition intéressante sur des postes clés et ils ont plus de facilités à s’adapter culturellement. » L’antenne mexicaine de Danone, qui gère aujourd’hui cette mobilité en Amérique latine, propose des packages allégés en termes de rémunération et de primes, mais des avantages encore substantiels en termes de logement et de déplacements. Les mouvements intrazone progressent aussi en Europe, avec des packages adaptés aux marchés du travail locaux, mais avec une politique logement et voyages moins généreuse que pour une expatriation hors d’Europe. « Les recruteurs locaux sélectionnent les candidats, lesquels sont de plus en plus nombreux à postuler dans leur zone, car les contraintes sont réduites », souligne la directrice de la mobilité internationale.

Une équipe mobilité aux sept nationalités

Parallèlement, le géant agroalimentaire met en place des formations en Europe pour les hauts potentiels des pays émergents. La fonction mobilité internationale recense les jobs cibles, chaque pays identifie les candidats potentiels et leur propose des plans de développement individuels. Ce qui réduit de facto le nombre d’expatriés et les coûts associés. Pour éviter d’avoir un prisme trop franco-français, l’équipe mobilité internationale, dirigée par une Chinoise, compte sept nationalités parmi la quinzaine de collaborateurs, avec un siège à Paris, trois antennes principales aux Pays-Bas, en Chine et au Mexique.

La nouvelle politique de mobilité internationale devrait être renforcée par les annonces du Pdg Franck Riboud en février… Danone envisage de supprimer 900 postes managériaux et administratifs en Europe (dont 236 en France), soit 10 % de ses effectifs cadres, mais veut accélérer son développement en dehors du Vieux Continent, en particulier en Amérique latine, en Asie, en Russie et au Maroc.

DANONE

Activité : fabrication de produits agroalimentaires.

Effectif monde : 102 000 salariés.

Chiffre d’affaires monde : 20,9 milliards d’euros en 2012.

Auteur

  • N. L.