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« La proportion de télétravailleurs n’est plus négligeable »

Actualités | L’INTERVIEW | publié le : 26.03.2013 | VIRGINIE LEBLANC

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« La proportion de télétravailleurs n’est plus négligeable »

Crédit photo VIRGINIE LEBLANC

E & C : Le tour de France du télétravail et des tiers-lieux s’est déroulé du 30 octobre au 18 décembre 2012 dans 11 villes (1). Un livre blanc (2) publié le 21 mars rend compte des principaux enseignements de terrain. La France a-t-elle comblé son retard en matière de diffusion du télétravail ?

X. d. M. : D’après une étude réalisée par LBMG Worklabs en 2011, 16,7 % de la population active travaille en dehors de son bureau plus d’un jour par semaine. On est donc loin des estimations souvent avancées autour de 8 % à 10 %. Car si l’on y ajoute ceux qui travaillent occasionnellement en dehors du bureau, sans cadrage particulier de leur entreprise, la proportion n’est plus négligeable : 66 % des télétravailleurs sont des télétravailleurs ‡gris”. Et avec la loi Warsmann votée en 2012, on va voir exploser le nombre de télétravailleurs officiels. Autre facteur qui va permettre l’essor du télétravail : au-delà de l’amélioration de la qualité de vie et d’une meilleure autonomie dans l’organisation du travail de leurs collaborateurs, les entreprises constatent souvent une augmentation de la productivité, également ressentie par les télétravailleurs.

E & C : Quels sont malgré tout les freins au développement du télétravail ?

X. d. M. : Le principal frein demeure culturel. C’est un mode d’organisation du travail qui nécessite non plus un management de contrôle mais un management de confiance. De plus, il faut rassurer le middle management qui peut se sentir fragilisé. Autre peur, qui peut être gérée par des règles de bon sens, celle de l’empiétement des technologies sur les temps personnels.

E & C : Les tiers lieux connaissent un développement exponentiel.À quels besoins peuvent-ils répondre ?

X. d. M. : On dénombre aujourd’hui plus de 150 télécentres et espaces de coworking et autant en projet. Peu de salariés les utilisent pour l’instant, car les DRH craignent pour la confidentialité des informations traitées et se méfient de l’éloignement du collectif de travail. Or, les bénéfices sont plus grands que les risques: l’innovation informelle grâce aux contacts extérieurs, et le confort de salariés habitant loin de leur entreprise.

(1) Avec LBMG Worklabs, Neo-Nomade, OpenScop.

(2) Téléchargeable sur <www.tourdefranceduteletravail.fr>.

Auteur

  • VIRGINIE LEBLANC