Dans l’entreprise, le respect figure souvent parmi les valeurs affichées, or il y aurait beaucoup à dire. Dans nos vies en accéléré, il est facile de manquer de respect.

Par exemple, quand on arrive le matin sur son lieu de travail, prend-on le temps de saluer les personnes que l’on croise ? Dit-on bonjour à ses collaborateurs ? Le respect commence par l’effort de “voir” ceux qui nous entourent, au lieu de rester absorbé dans ses pensées. Quand on sait voir, on peut alors s’intéresser aux personnes et les écouter; c’est le deuxième niveau de respect.

Une façon courante de négliger ses coéquipiers est de leur annoncer des actions ou des changements en les plaçant devant le fait accompli. On ne prend pas la peine de les informer à l’avance ni d’expliquer les décisions, on leur demande d’exécuter le plan d’action. En réalité, cette attitude cache un certain manque de respect. Par une sorte de hold-up sur le sens, on s’octroie le droit de savoir et de comprendre, mais on en prive les autres.

Le quotidien opérationnel est rempli d’occasions de dérapages. On peut par exemple blesser quelqu’un en pointant l’une de ses faiblesses devant les autres ou en critiquant sa façon de faire. « Les félicitations en public, les critiques en privé », tous les séminaires de management soulignent pourtant cette bonne pratique. Respecter, c’est éviter de rabaisser. Si on ne le fait pas par éducation, faisons-le par souci d’efficacité, car une personne humiliée ne peut plus, pendant quelque temps, fonctionner au meilleur d’elle-même.

L’ironie peut aussi traduire un manque de respect. On privilégie le trait d’esprit sans se préoccuper des dégâts qu’il peut provoquer. L’ironie est la première forme de l’agressivité, mais elle avance masquée. Au lieu d’envoyer directement une pique bien acérée à quelqu’un, on choisit de faire une remarque qui amuse la galerie, mais, en réalité, on se moque de la personne. L’humour est plus généreux. On se moque de soi-même ou d’une situation, mais personne n’en pâtit. Entre l’humour et l’ironie, la différence est le respect.

Respecter ses collègues de travail, c’est également considérer leur rythme. Tout le monde n’a pas forcément la même puissance de travail ni le goût de travailler le week-end. Mieux vaut donc éviter d’imposer ses horaires à tous ; fixer des dates qui conviennent à ses interlocuteurs ; anticiper pour déléguer à temps ; arriver à l’heure en réunion. La ponctualité est la politesse des rois. Rien de majestueux à faire attendre tout le monde parce qu’on a une demi-heure de retard.

Autre marque de respect : éviter de s’attribuer les résultats des efforts d’autrui. C’est pourtant tentant quand on est félicité pour une présentation ou une synthèse. La personne respectueuse a le courage de dire qu’elle ne fait que présenter, et que ses collègues ont réalisé le travail.

Respect rime finalement avec attention, considération pour autrui, honnêteté et courage. Sous toutes les latitudes et dans toutes les cultures, une personne qui manifeste un vrai respect pour autrui parviendra toujours à créer l’échange. Parce que le respect est une valeur clé.