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QUILLE CONSTRUCTION SE PRÉOCCUPE DU MAINTIEN DANS L’EMPLOI

Pratiques | publié le : 26.02.2013 | VIOLETTE QUEUNIET

Pour maintenir ses collaborateurs le plus longtemps dans l’emploi, Quille Construction développe une importante politique de prévention de l’usure professionnelle. L’entreprise accompagne aussi les reconversions dans des métiers moins physiques.

Implantée dans le grand Ouest et en Picardie, Quille Construction compte 2 000 collaborateurs, dont la moitié sont des compagnons travaillant sur les chantiers. La question de l’usure professionnelle est donc un sujet majeur. Après avoir beaucoup agi sur le champ curatif, l’entreprise se mobilise depuis quatre ans dans la prévention. Elle a recruté un ergonome qui s’est attaqué aux outils de chantier. Tout ce qui permet de diminuer l’effort physique – instruments de levage, matériel électroportatif de faible poids – est systématiquement privilégié. Une nouvelle technique de “béton autoplaçant” a supprimé les vibrations que devaient supporter les compagnons lorsqu’ils procédaient au mélange du béton classique. De plus, les 1 400 collaborateurs travaillant sur les chantiers ont été équipés de bouchons d’oreille moulés.

La maîtrise de chantier a été sensibilisée à l’amélioration des conditions de travail lors d’un “ergotour”. Et aujourd’hui, les compagnons commencent chaque journée par un échauffement de cinq minutes.

Pour les plus de 50 ans, qui représentent 15 % des effectifs, la prévention de l’usure professionnelle passe par des aménagements du temps de travail. Ils sont prioritaires pour les “petits déplacements”, c’est-à-dire les chantiers les moins éloignés de leur domicile. S’ils souhaitent passer à temps partiel, l’entreprise prend en charge les cotisations sociales sur la base d’un temps plein. À partir de 55 ans, si l’état de santé du compagnon le nécessite, il lui est possible de travailler quatre jours par semaine payés cinq, grâce à une aide financière de l’Agefiph. Autant de mesures qui figurent dans l’accord pénibilité que Quille Construction a signé début 2012. « Auparavant, un maçon était complètement usé à 50 ans, aujourd’hui, compte tenu de l’évolution de la société et des techniques, cela n’est plus permis », résume André Jenny, directeur du développement durable et président du CHSCT, très impliqué dans la politique de prévention.

Cellule de maintien dans l’emploi

Dès qu’un collaborateur présente une restriction physique le rendant inemployable à son poste, une cellule de maintien dans l’emploi se réunit. Autour de la table, le médecin du travail, la hiérarchie, le CHSCT, la mission handicap, un prestataire extérieur, si nécessaire, et un représentant du personnel étudient une solution individualisée. « Cela va de l’aménagement de poste et du temps de travail à la reconversion sur un autre emploi, moyennant formation. Notre but est de maintenir nos collaborateurs dans l’emploi. Nous les accompagnons vers un vrai projet professionnel », affirme Patrice Léonardon, responsable des affaires sociales et de la diversité de Quille Construction. Exemples : un maçon est devenu grutier. Un ancien compagnon est désormais technicien d’études de prix après l’obtention d’un BTS.

Depuis quatre ans, 80 personnes sont passées par cette cellule. Une solution a été trouvée en interne pour 90 % d’entre eux. Les 10 % licenciés pour inaptitude ont été également épaulés pour trouver un emploi à l’extérieur, grâce, notamment, au réseau d’entreprises et d’organismes que l’entreprise a créé dans son environnement.

Politique du handicap

Parallèlement, l’entreprise a développé une politique du handicap – récompensée par le prix spécial du jury des RH Grand Ouest en décembre 2012 –, qui a incité les collaborateurs à signaler les difficultés physiques qu’ils rencontrent. « C’est essentiel pour la prévention, observe Marie-Ondine Masselin, l’une des deux chargées de mission handicap de Quille Construction. Plus nous intervenons en amont, plus il est facile de trouver des solutions. »

Auteur

  • VIOLETTE QUEUNIET