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PIERRE FABRE PROMEUT L’ACTIONNARIAT SALARIÉ SUR LE MODE LUDIQUE

Pratiques | publié le : 19.02.2013 | CATHERINE DE COPPET

Le laboratoire, qui a ouvert son capital aux salariés dès 2005, a innové l’année dernière en lançant un serious game pour former ses salariés sur ce thème. Une initiative originale.

Mettre l’entreprise à l’abri de toute spéculation, assurer son indépendance et sa pérennité : ce sont ces objectifs qui ont conduit Pierre Fabre, Pdg et fondateur du laboratoire du même nom, à mettre en place un dispositif d’actionnariat salarié en 2005. Baptisé Plan Ruscus – du nom de la plante à l’origine du premier succès commercial du laboratoire –, il a été étendu, en 2008, aux collaborateurs de six pays européens (Espagne, Italie, Belgique, Grèce, Allemagne et Portugal).

Mais l’originalité de la démarche réside dans la rédaction, dès 2005, d’une charte de l’actionnariat salarié prévoyant, entre autres, l’obligation pour l’entreprise d’informer et de former ses salariés actionnaires, qui sont aujourd’hui 7 000, soit 91 % de l’effectif des pays concernés.

D’où la mise en place d’un réseau de salariés “animateurs”. Issus de pays et de métiers différents, ils sont environ 150 volontaires, repérés ou non en amont par les services RH, à s’impliquer dans la promotion de l’actionnariat salarié. Formés en une journée, ils assurent trois ou quatre réunions d’information par an à destination des salariés, et se rendent disponibles toute l’année pour répondre à leurs questions. « Leur rôle a été élargi en 2008, puisqu’ils sont aussi devenus des porte-parole sur différents sujets de l’épargne salariale tels que le compte épargne-temps et le Perco », précise Céline Benech, responsable de l’épargne salariale pour le groupe.

C’est dans la même logique de pédagogie et de transparence que l’entreprise a conçu une formation à destination des salariés actionnaires. Constituée à l’origine d’une journée sur l’économie d’entreprise, elle a pris la forme, en 2012, d’un serious game en ligne, le Ruscus Business Game, accessible à l’ensemble des salariés. « Nous avons créé un parcours pédagogique pour montrer les décisions de gestion que notre entreprise doit prendre, et comment l’action évolue en conséquence, explique Céline Benech. Nous avons choisi de recourir à un serious game parce que cela permet de faire passer des notions complexes de façon simplifiée et ludique. »

3 000 participants

Le salarié-joueur entre ainsi dans la peau du chef d’entreprise et doit lancer sur le marché un produit (dermo-cosmétique ou médicament) en suivant toutes les étapes, de la recherche-développement à la commercialisation. Afin de susciter l’engouement des équipes, le jeu a fait l’objet d’un concours entre juin et novembre dernier avec, pour les meilleurs joueurs, une tablette numérique à remporter. Près de 3 000 salariés y ont participé. « Nous n’avons eu que des retours positifs, souligne Céline Benech. Le jeu va rester en ligne et évoluer sans doute au fil des mois. »

Objectif dépassé

L’actionnariat salarié représente aujourd’hui 7 % du capital, contre 2 % en 2005. Un franc succès pour le laboratoire et un avantage non négligeable pour les salariés, qui peuvent acquérir des actions via des versements personnels abondés par l’entreprise à hauteur de 15 % à 30 %, mais aussi par le biais de la participation et de l’intéressement. À l’origine, « Pierre Fabre souhaitait qu’un ouvrier puisse disposer, par ce biais, d’au moins un an de salaire à la fin de sa carrière, précise Céline Benech. Huit ans après le lancement de ce plan, l’objectif est largement dépassé avec un doublement de ce montant. »

Auteur

  • CATHERINE DE COPPET