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États-UnisRECRUTEMENT : FACEBOOK SUR LES TRACES DE LINKEDIN

Pratiques | International | publié le : 19.02.2013 | CAROLINE TALBOT

Quatre ans après LinkedIn, Facebook vient de lancer son job board, mais prépare aussi un moteur de recherche adapté au sourcing de candidats passifs. Les réseaux sociaux géants visent le marché du recrutement à grande échelle.

Facebook affiche son intérêt pour le marché du recrutement : le gros compteur de la page d’accueil de sa plate-forme d’offres d’emploi Social jobs partnerships, lancée en novembre dernier, annonce désormais fièrement 2,5 millions de propositions de recruteurs américains. Le partenariat rassemble la start-up Work4 Labs, spécialiste des solutions de recrutement sur les réseaux sociaux, des spécialistes de l’emploi – Jobvite, US.jobs, BranchOut, Monster – et des organismes publics, dont le Department of Labor (ministère du Travail).

Stéphane Le Viet, le patron de Work4 Labs, joue les recruteurs d’entreprises pour le réseau social mondial, fort d’un milliard d’abonnés. Il diffuse les offres d’emploi de 20 000 entreprises clientes, abonnées au job board de Facebook pour 10 000 dollars par an en moyenne. « Facebook n’est plus seulement le site où l’on regarde les photos de ses amis. On y repère aussi des emplois pour sa famille et ses connaissances », assure-t-il.

LinkedIn, le réseau professionnel des cadres, a déjà plusieurs longueurs d’avance sur Facebook. « Depuis quatre ans, nous offrons aux entreprises des candidats pertinents », dit Pierre Berlin, directeur commercial talent solution en Europe du Sud de LinkedIn. Il tient ainsi à affirmer la spécificité de son réseau face aux autres plates-formes : « LinkedIn est votre bureau professionnel », capable de diffuser parmi ses 187 millions de membres les offres d’emploi de plus de 13 000 entreprises clientes, dont L’Oréal, Publicis, LVMH…. Elles paient 8 000 dollars et plus à l’année pour faire partie de LinkedIn Recruiter et ont ainsi accès aux “candidats passifs”, des cadres qui ne recherchent pas un emploi, mais peuvent se laisser tenter par la bonne offre. Le recruteur utilise des mots clé pour sélectionner sa cible, par exemple les cadres seniors, travaillant à Paris, experts sur tel type de logiciel. « Vous arrivez à quelques bons profils très ciblés, dit Pierre Berlin. Il suffit ensuite d’entrer en contact avec un “inmail” ». Les recruteurs sont convaincus : en 2012 aux États-Unis, la quasi-totalité d’entre eux ont utilisé les réseaux sociaux pour leur activité, dont 97 % LinkedIn (seulement la moitié Facebook et Twitter), selon le chasseur de têtes Boston Bullhorn.

« Nous sommes complémentaires parce qu’avec nous, vous touchez les non-cadres », assure le patron de Work4 Labs. Facebook se fait fort en effet de trouver des vendeurs pour Gap et les réceptionnistes de l’hôtel Hilton. Un nouveau Hard Rock Café a ainsi recruté 120 employés en quatre semaines… parmi 4 000 candidatures de friends « qui aiment le rock & roll »… Autre point fort du réseau né sur un campus : les jeunes diplômés.

Ciblage très précis

Mais Mark Zuckerberg en personne a présenté le 15 janvier un nouveau moteur de recherche qui pourrait changer la donne : Graph Search, dont il n’existe encore qu’une version beta, mais qui devrait être lancé en langue anglaise en avril ou mai prochain. Il permet de recenser et de croiser de nombreuses informations personnelles des utilisateurs du réseau, comme les pages “likées”, les photos, l’employeur actuel ou passé… Illustrations proposées par le patron de Facebook : « Quels sont les restaurants qu’ont aimés mes amis près de chez moi ? », mais aussi « Quels sont mes amis dont les amis sont managers à BNP Paribas ? ». Exemple pris au hasard ? Sans doute pas, le patron de Facebook ajoutant que Graph Search est « un super-outil de recrutement ». De quoi, là aussi, cibler des candidats avec un niveau de précision qui pourrait même effrayer.

La puissance de ce “google” interne suscite d’ailleurs quelques craintes quant au respect de la vie privée, même si les informations utilisées ne sont que celles que l’auteur a accepté de partager. Plusieurs blogueurs ont affiché pour l’exemple des résultats de recherches inquiétants croisant les critères géographiques, des orientations sexuelles ou politiques et divers centres d’intérêt signalés par les “Like”. Il est temps de soigner, et de nettoyer, son profil.

Auteur

  • CAROLINE TALBOT