Motiver le personnel et fidéliser l’encadrement : c’est l’objectif du programme de VAE collective lancé par Elior en 2009. « Nous avions une forte demande, notamment des chefs gérants et des assistants d’exploitation qui secondent les directeurs de restaurant, d’obtenir une reconnaissance officielle de leurs compétences. D’où l’idée, pour ceux qui ont évolué vers ces postes avec souvent un CAP en poche, de leur permettre d’obtenir une certification supérieure par la VAE », explique Marc Jehanno, responsable des parcours diplômants et de la VAE à Elior.

En 2009, le groupe de restauration démarre un premier test : 12 salariés volontaires obtiennent en VAE un CQP de branche de chef gérant (niveau bac) ou d’assistant d’exploitation (bac + 2). Un coup d’essai largement facilité par le Fafih, l’Opca de la branche de l’hôtellerie-restauration, qui, outre l’administration des CQP de l’industrie hôtelière, gère aussi la procédure technique des VAE et joue le rôle d’organisme certificateur via des commissions nationales paritaires de branche qui statuent sur dossier. Elior obtient en outre un financement du Fafih pour accompagner les salariés dans le montage de leur livret de compétences (1 250 euros pour 24 heures sur temps de travail par salarié). Cet accompagnement est assuré sur le terrain par Ifitel, un organisme de formation sélectionné par l’Opca. « Avec 5 000 sites en France, il nous fallait de la souplesse. Ce système de commissions mensuelles de notre Opca nous permet de faire entrer des salariés en VAE au fil de l’eau, sans session collective ni passage devant un jury », reconnaît Marc Jehanno. En 2010, Elior élargit son offre de VAE en direction des employés, avec d’autres CQP (employé qualifié de restauration, employé technique, cuisinier…). En interne, quatre coordinateurs VAE informent les salariés, recensent les demandes et récoltent les premiers justificatifs demandés (contrats de travail, fiches de paye…). Le mot d’ordre reste identique : privilégier la souplesse ; les salariés peuvent demander à bénéficier d’une VAE à tout moment, en accord avec leur manager ou sur proposition des RH.

Bilan ? Douze incrits en 2009, 41 en 2010, 48 en 2011, 88 en 2012. En quatre ans, 189 salariés d’Elior ont obtenu une certification en VAE, dont 96 % dans leur intégralité. En 2013, une centaine de nouveaux collaborateurs sont inscrits dans la démarche. Un chiffre modeste au regard des 50 500 salariés d’Elior en France : « Le dispositif n’a pas vocation à s’accroître fortement, mais nous avons décidé de l’ouvrir à de nouvelles filières, comme les gouvernantes et les exploitants en restauration », argumente Olivier Pénard, directeur de la formation et coordination projets RH groupe.

Elior ne se fixe pas d’objectifs et mise sur la diversité des diplômes pour séduire les salariés, surtout le personnel d’encadrement, le plus adepte de la formule. Cette année, deux nouvelles certifications de niveau bac + 3 sont expérimentées en VAE : un CQP d’exploitant en restauration et une licence professionnelle de managements des unités de restauration avec l’université de Grenoble, destinés aux directeurs de restaurants.