Parmi les défis relevés pour obtenir le label Diversité en 2013, la société Philip Frères, basée à Saint-Mathieu-de-Tréviers (Hérault), doit favoriser la mixité des sexes. Spécialiste de l’élagage, du débroussaillage, de la restauration des cours d’eau et de l’aménagement des berges, la PME de 55 salariés emploie des ouvriers élagueurs et des bûcherons, des conducteurs d’engin, des chauffeurs de poids lourds, des conducteurs de travaux et des mécaniciens – métiers traditionnellement réservés aux hommes. L’entreprise ne compte que trois femmes, qui travaillent au service administratif.

La volonté de diversifier les effectifs, au-delà de la féminisation, ne manque pas aux dirigeants. Ils y voient un moyen de promouvoir plus largement des valeurs déjà présentes, notamment le respect des pratiques religieuses (ramadan), mais aussi une façon de structurer davantage la GRH.

L’entreprise s’est appuyée sur l’association Face (Fondation agir contre l’exclusion) Hérault pour s’engager dans la démarche. Cette dernière a réalisé en 2011 un diagnostic, puis a invité les dirigeants à participer à des ateliers interentreprises sur le label Diversité en 2012. Le coût est faible pour les participants, l’association Face ayant mobilisé des fonds publics (État et conseil général de l’Hérault) pour financer l’accompagnement.

Afin de féminiser le personnel, la priorité est donnée aux étapes préparatoires à l’embauche. « Nous avons précisé aux centres de formation partenaires que nous souhaitions accueillir des femmes comme apprenties et stagiaires. C’est la principale source de nos recrutements », indique Valérie Pratiffi, ingénieure qualité, responsable RH et référente discrimination. « Nous avons également féminisé l’intitulé de nos offres d’emploi et de nos fiches de poste. » Autre mesure adoptée : une grille de tri des CV pour centrer la sélection sur les compétences.

L’entreprise cherche aussi à faciliter l’intégration des nouvelles recrues. « Il faut avant tout travailler sur la question des représentations pour que les femmes soient bien accueillies », estime Marilyn Comte, directrice adjointe de Face Hérault. L’association a prévu une formation spécifique sur l’égalité hommes-femmes. En interne, la direction sensibilisera le personnel à la diversité lors des entretiens annuels, puis par le biais d’un livret d’accueil du salarié.

Ces mesures s’inscrivent dans une politique globale qui vise également le recrutement de personnes handicapées, l’accès au DIF, ou encore la mise en place d’une cellule d’écoute et de traitement des discriminations.