Dans ce secteur des services d’entretien dans lequel Cleaning opère, peu d’entreprises prennent le temps de s’intéresser aux questions de diversité : concurrence acharnée entre opérateurs, horaires décalés pour assurer le nettoyage des établissements en dehors de leur ouverture et personnel peu qualifié en situation précaire ont souvent raison des bonnes intentions. Du coup, cette PME lilloise de 120 personnes fait office de modèle, et a été repérée par la Charte de la diversité pour ses bonnes pratiques.

« Tout a commencé il y a trois ans, lorsque nous avons travaillé à l’obtention de la certification ISO 26 000. Nous avons établi des indicateurs sur l’égalité hommes-femmes et les perspectives professionnelles de tous, relate Yann Orpin, cogérant avec sa mère de la société. Nous avons notamment travaillé sur le handicap – Cleaning compte trois sourds dans ses effectifs, dont deux profonds –, car nous considérons qu’un handicap n’est pas une compétence en moins, mais engendre au contraire la capacité d’aller plus loin car le salarié est plus volontaire. »

C’est ainsi que l’entreprise a permis à l’un d’eux de poursuivre, dans le cadre d’un contrat de professionnalisation, un cursus d’agent d’entretien qualifié et, à tous ses salariés, elle a proposé une formation au langage des signes. Financée par l’Agefiph, celle-ci a permis à huit des collaborateurs les plus en contact avec les salariés malentendants d’apprendre les rudiments de la langue, dans le registre du langage professionnel et du langage courant. Les chefs d’équipe, les collaborateurs immédiats, une secrétaire, et Yann Orpin lui-même y ont assisté à raison d’une séance par semaine pendant trois mois. « Grâce à cette formation nous avons créé une nouvelle dynamique, des liens plus forts et ouvert notre regard sur les autres. La différence dans une entreprise, c’est une chance », plaide le dirigeant, qui souhaite que son expérience serve de modèle à d’autres PME.