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Enquête

UNE VAE COLLECTIVE TRÈS ENCADRÉE

Enquête | publié le : 29.01.2013 | MARIETTE KAMMERER

Pour favoriser la réussite de ses salariés, l’employeur leur propose une remise à niveau sur les savoirs de base et une formation complémentaire liée aux exigences du diplôme visé par la VAE.

Carrier Transicold Industries, qui fabrique près de Rouen des systèmes de climatisation pour camions frigorifiques, s’est engagé dans une démarche de qualification de ses opérateurs, via la VAE. Les 200 ouvriers qui assemblent des composants n’ont, pour la plupart, aucun diplôme et occupent parfois ce poste depuis de nombreuses années.

« En 2010, en pleine crise économique, la direction leur a proposé des formations qualifiantes, pour favoriser leur employabilité », explique Marie Hervieu, responsable du développement RH. Mais aucun salarié ne s’est porté candidat à ces formations par la VAE pour obtenir les titres de niveau V d’agent de fabrication industrielle et d’agent magasinier.

Une communication efficace

« En 2012, nous avons réitéré la démarche en communiquant davantage auprès des salariés, indique la responsable RH. L’Afpa, via le point relais conseil, est venue expliquer à tous les opérateurs en quoi consiste une VAE. Parmi les 30 volontaires, 17 ont été retenus pour ces deux formations, dont des jeunes et des seniors. » En amont de la VAE, une remise à niveau sur les savoirs de base (français, mathématiques et logique) est proposée aux candidats.

60 heures de remise à niveau

D’une durée de 60 heures, elle est dispensée à raison d’une demi-journée par semaine pendant le temps de travail, prise sur les heures de DIF des salariés. « Ces modules sont conçus par l’organisme 1001 Lettres et animés par un tuteur interne à Carrier Transicold. Les stagiaires effectuent les exercices sur un ordinateur », précise Marie Hervieu. Opcalia, avec qui l’entreprise travaille uniquement pour le plan de formation, a financé la formation des tuteurs sur ce programme de remise à niveau.

« Pour donner toutes leurs chances aux candidats à la VAE de valider le diplôme en entier, l’entreprise nous a demandé d’évaluer leurs connaissances et de proposer, au besoin, une formation complémentaire en lien avec les exigences du diplôme, explique Paul Hamet, accompagnateur VAE à l’Afpa. C’est une démarche rare pour une entreprise de cette taille. » D’après les résultats de ces tests, l’Afpa a conçu un programme de 140 heures de formation qui complétera leur expérience, notamment sur les problématiques de qualité et d’amélioration des procédés. « Nous sommes en train de monter un plateau technique, une simulation de ligne de production, pour que cette formation soit dispensée dans nos locaux, une semaine par mois, dès la fin janvier », précise la responsable RH.

Accompagnement individuel

Chaque stagiaire bénéficie en outre de huit heures d’accompagnement individuel et de 14 heures en collectif pour monter son dossier de synthèse. En juin, les candidats passeront un examen pratique, un oral, et présenteront leur dossier devant un jury. « Par rapport à une VAE individuelle, les salariés sont davantage encadrés et accompagnés, la dynamique de groupe est motivante et limite le nombre d’abandons en cours de formation », ajoute Marie Hervieu.

La VAE est financée comme une période de professionnalisation, les coûts pédagogiques sont donc pris en charge par l’Opca de branche, Agefos-PME. En revanche, l’entreprise doit payer des intérimaires pour remplacer les opérateurs absents – un investissement financier non négligeable – et réorganiser les lignes de production pendant les formations. « L’expérience est très positive pour les salariés, enthousiastes et fiers de décrocher ce diplôme. Cela favorise un bon climat social dans l’entreprise », conclut la responsable RH. Les syndicats approuvent en effet que les opérateurs bénéficient désormais d’un nombre d’heures de formation par an équivalant à celui des cadres et des Etam.

CARRIER TRANSICOLD INDUSTRIES

• Activité : fabrication de groupes frigorifiques pour le transport.

• Effectif : 400 salariés.

• Chiffre d’affaires monde : 197 millions d’euros en 2010.

Auteur

  • MARIETTE KAMMERER