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Enquête

UN SUIVI PAR LA DÉLÉGATION UNIQUE DU PERSONNEL

Enquête | publié le : 29.01.2013 | LAURENT POILLOT

La PME de génie climatique utilise la VAE pour faire certifier le vrai niveau de compétences de ses salariés formés “sur le tas”. Avec le soutien de sa délégation unique du personnel.

Monteurs d’installations climatiques, techniciens, employés administratifs : les 65 salariés de l’usine d’Annecy de l’entreprise de chauffage et climatisation Lansard Énergie étaient tous réunis, un matin d’automne 2007, pour écouter l’offre du directeur général, Philippe Lansard. Il s’agissait de permettre à tous les salariés volontaires d’accomplir une VAE attestant de compétences obtenues sur le tas, afin de préserver leur employabilité. Sur l’ensemble des salariés, 14 se sont déclarés intéressés en janvier 2008.

La PME familiale de génie climatique ne connaissait pas de rupture d’activité, et n’avait pas non plus besoin de reconvertir ses effectifs. Mais, quelques semaines auparavant, la direction avait entendu parler d’un programme expérimental et collectif de VAE, promu par la Direccte Rhône-Alpes, pour des entreprises régionales de toutes tailles et de tous secteurs.

Reconnaissance du professionnalisme

Le coût pour l’entreprise comprend le temps et les salaires des candidats mobilisés, les formations complémentaires, ainsi que le transport pour les passations d’examen distantes.

Philippe Lansard décide d’embarquer ses troupes, avec l’aval de la délégation unique du personnel, à qui il confiera une mission de suivi durant tout le parcours. « Dans le BTP, toute une génération de salariés, âgés de 40 à 50 ans et plus, sont entrés dans l’emploi en étant très peu diplômés, c’est-à-dire sans avoir fait d’études en génie climatique, explique Philippe Lansard. Or, ils ont de vraies compétences. C’est la reconnaissance de ce professionnalisme que les premiers volontaires ont voulu obtenir. »

Pas question, néanmoins, d’inscrire d’emblée les 14 personnes dans la démarche. Le Centre interinstitutionnel de bilan des compétences (CIBC) de Haute-Savoie, qui opère un accompagnement renforcé des candidats (autodidactes, titulaires d’un CAP ou d’un bac pro d’un autre secteur), limite le premier groupe à huit personnes. Ils sont sélectionnés sur des critères d’ancienneté, de faible niveau de qualification et de variété des profils, pour ne pas déstabiliser l’organisation. Car les réunions et les entretiens de préparation se déroulent sur le temps de travail.

Le CIBC retiendra deux organismes certificateurs locaux, le Greta et l’Afpa, dont les titres ou diplômes ont la faveur des candidats. « Les certificats de qualification professionnelle étaient trop restrictifs », tranche Philippe Lansard. Pour lui, le bilan est globalement positif : « La démarche collective a favorisé l’entraide entre les salariés, pour qui rédiger leur fiche de poste et leur carte de compétences était déstabilisant. Tous ont réussi, sauf un qui ne parvenait plus à libérer assez de temps pour sa préparation. Par ailleurs, nous avons systématisé les cartes de compétences et les fiches de poste. Notre plan de formation est mieux structuré, sachant que notre effort de formation atteignait déjà 2,5 % de la masse salariale. Nous referons de la VAE, mais différemment. On n’entre plus dans nos métiers sans formation initiale. Les recrutements sont désormais tous fléchés sur des profils à bac + 2 en génie climatique. »

Quant aux six autres candidats en attente, seulement deux se sont remis dans le bain. En matière de VAE, trop d’attente nuit à la motivation.

LANSARD ÉNERGIE

• Activité : génie énergétique et climatique.

• Effectif : 210 personnes.

• Chiffre d’affaires : 16,9 millions d’euros en 2011.

Auteur

  • LAURENT POILLOT