logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

« Il faut rendre plus lisible le système de certification »

Enquête | publié le : 29.01.2013 | V. G.-M.

Image

« Il faut rendre plus lisible le système de certification »

Crédit photo V. G.-M.

E & C : En dix ans, comment la VAE collective s’est-elle développée ?

V. M. : Des entreprises ont compris l’intérêt de la VAE dès le vote de la loi de 2002. Mais beaucoup l’ont regardée avec circonspection : absence de confiance dans le processus de délivrance des diplômes par cette voie, crainte d’être confronté à des demandes d’augmentation de salaire ou de voir les salariés valoriser leur diplôme dans une autre entreprise, etc. Les temps ont changé. La VAE apparaît comme un véritable outil de reconnaissance, et l’idée s’impose petit à petit que la validation des acquis est à la fois un gage d’employabilité et un jalon dans la construction d’un parcours professionnel. Il est cependant difficile de mesurer combien d’entreprises ont véritablement fait de cette démarche un outil de leur politique RH. On ne dispose pas d’enquête à ce sujet et ce sont souvent de petits effectifs qui sont concernés. Mais, indéniablement, les frayeurs se sont dissipées, et l’intérêt pour la VAE croît régulièrement.

E & C : Lorsqu’on parle de GPEC, y associe-t-on désormais systématiquement la VAE ?

V. M. : La loi de cohésion sociale du 18 janvier 2005 a favorisé l’entrée de la VAE dans la concertation avec les représentants du personnel. Elle est explicitement visée comme une des modalités pour anticiper les évolutions des emplois et des compétences. Mais, surtout, les certifications professionnelles apparaissent de plus en plus comme des repères très utiles dans des univers professionnels en pleine évolution. Anticiper les évolutions, c’est d’abord vérifier que l’on dispose des aptitudes, connaissances et compétences décrites dans le référentiel de la certification correspondant à son métier ou ses fonctions. En ce sens, le lien entre GPEC et VAE s’opère assez naturellement.

E & C : L’envie de se former s’accroît-elle chez les salariés grâce à la VAE ?

V. M. : C’est sans nul doute l’effet « collatéral » le plus frappant de la VAE. Presque tous les salariés qui obtiennent une certification par cette voie retrouvent une motivation dans leur travail, l’envie de progresser et, parfois, de continuer à se former. Cet élan nouveau conduit plutôt à fidéliser les salariés qu’à leur donner envie d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Dans toutes les entreprises qui ont encouragé la VAE, il y a une fierté réciproque du salarié, qui obtient sa certification, et de l’entreprise. C’est donc une incitation à progresser et un « signal fort » donné à l’employeur, même si la hausse de salaire n’est pas immédiate et mécanique.

E & C : Quels freins restent encore à lever ?

V. M. : Une entreprise vient à la VAE quand elle est disposée à miser sur le développement des compétences pour relever les défis auxquels elle est confrontée. Le frein principal vient sans doute de l’absence de fluidité dans l’organisation de la procédure et en particulier des jurys. Il y a également de gros progrès à faire pour rendre plus lisible le système de certification, en particulier pour les diplômes de l’enseignement supérieur.

Auteur

  • V. G.-M.