La mondialisation, tout le monde en parle, de plus en plus souvent pour l’accuser de tous les maux ou pour se retrancher derrière : les délocalisations, la pression à la baisse sur les salaires, la perte de compétitivité… c’est la mondialisation. Mais qu’est-elle exactement et depuis quand sévit-elle ? Remontant dans le temps, des historiens, des géographes et des économistes nous rappellent que, si le mot globalisation est apparu dans les années 1980, le phénomène lui-même est beaucoup plus ancien. On aurait pu légitimement parler de mondialisation avec les conquêtes d’Alexandre le Grand, l’empire romain, le commerce avec l’extrême Orient au Moyen Âge, les grandes découvertes à la renaissance ou encore la colonisation au fil des 19^e et 20^e siècles.

Ce qui est récent, en revanche, c’est que les pays dits avancés (Europe et Amérique du Nord) ne sont plus les seuls maîtres du jeu. La mondialisation aujourd’hui, c’est d’abord des flux de population sans précédent : 300 millions de migrants dans le monde (dont 40 à 50 millions de clandestins) et un volume des transactions financières qui augmente 5 fois plus vite que le PIB mondial.

Pas inutile de rappeler que, si les flux commerciaux tiennent une place centrale dans la mondialisation, 80 % de la production mondiale industrielle et agricole est encore consommée dans les pays de production et que la mondialisation n’est pas si mondiale que cela, puisqu’elle se cantonne aux grandes villes et aux littoraux, laissant nombre de contrées hors champ.

Après avoir analysé l’impact des TIC, le rôle moteur des multinationales et le rapport entre mondialisation et développement, les auteurs posent la question de savoir s’il y a un pilote dans l’avion ? En clair, celle de savoir si les États sont toujours aux commandes ou s’ils sont irrémédiablement dépassés !

Coordination de Frédéric Testu, éditions Ellipses, 240 pages, 18,50 euros.