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« L’illettrisme recule, mais reste une préoccupation »

Actualités | L’INTERVIEW | publié le : 22.01.2013 | LAURENT GÉRARD

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« L’illettrisme recule, mais reste une préoccupation »

Crédit photo LAURENT GÉRARD

E & C : Quels sont les constats de votre dernière enquête sur l’illettrisme en France ?

H. F. : 7 % des personnes scolarisées en France étaient en situation d’illettrisme en 2011, contre 9 % en 2004. Soit 2 500 000 personnes âgées de 18 à 65 ans en 2011, contre 3 100 000 personnes en 2004. Ce sont les chiffres de la dernière enquête “Information et vie quotidienne” réalisée par l’Insee avec l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (1), menée auprès de 13 750 personnes testées, et rendue publique en décembre 2012.

E & C : Bonne nouvelle, donc ?

H. F. : Prudence. Au-delà de la mesure de l’illettrisme au sens strict, c’est-à-dire l’incapacité à lire ou écrire de personnes scolarisées en France, la nouvelle enquête offre des indications sur les personnes ne maîtrisant pas les compétences en calcul . 15 % de celles âgées de 18 à 65 ans scolarisées en France ont de graves difficultés avec le calcul ; et 18 % ont de graves ou fortes difficultés dans au moins un des quatre domaines mesurés par l’Insee : lecture, écriture, compréhension, calcul. Les hommes (9 %) sont plus souvent en situation d’illettrisme que les femmes (6 %) ; mais, en calcul, les hommes se débrouillent un peu mieux à tous les âges de la vie. Par ailleurs, le taux est de 5 % en Ile-de-France, mais de 11 % dans le Nord-Pas-de-Calais, contre 14 % quand même en 2004. L’illettrisme reste donc un sujet de préoccupation, notamment pour les entreprises.

E & C : Pourquoi ?

H. F. : Parce que 51 % des personnes en situation d’illettrisme sont en emploi, et plus de la moitié d’entre elles ont plus de 45 ans. Sur l’ensemble de la population, 6 % de ceux qui sont dans l’emploi (8 % en 2004) et 10 % des demandeurs d’emploi (15 % en 2004) sont confrontés à l’illettrisme. C’est le cas aussi de 20 % des allocataires du RSA, contre 26 % en 2004. La situation d’actif en situation d’illettrisme de plus de 45 ans comporte un fort risque de déclassement professionnel et social. D’ailleurs, les entreprises ne s’y trompent pas : avec l’aide du fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels, plus de 60 000 salariés ont bénéficié d’une action de formation de base en 2012. L’ANLCI diffuse les bonnes pratiques et outille les branches professionnelles avec un “référentiel des compétences clés en situation professionnelle” que tout salarié doit maîtriser pour être plus autonome dans son travail.

(1) www.anlci.gouv.fr.

Auteur

  • LAURENT GÉRARD