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LE SENTIMENT DE DISCRIMINATION EN TRÈS LÉGÈRE HAUSSE

Actualités | publié le : 22.01.2013 | EMMANUEL FRANCK

L’âge est cité par les salariés comme la première cause de discrimination ressentie, selon le baromètre de l’OIT et du Défenseur des droits.

Sur dix salariés du secteur privé, trois déclarent avoir été personnellement victimes d’une discrimination, constatent le Défenseur des droits (DDD) et l’Organisation internationale du travail (OIT) dans leur 6e baromètre sur la perception des discriminations au travail, rendu public le 14 janvier*. Le ressenti est à peu près le même que dans le précédent baromètre (28 %), publié il y a un an. La perception des discriminations se stabilise à un niveau assez bas entre le pic (36 %) de 2009 et son étiage (25 %) en janvier 2008, avant le début de la crise financière.

Parmi les salariés s’estimant discriminés, l’âge est de loin cité comme la première cause (32 %), devant le genre et la maternité (respectivement 22 % et 21 %) et l’origine ethnique (17 %). À noter que 19 % des salariés déclarent avoir été témoins de la mise au placard d’une personne de plus de 50 ans.

Face à ces phénomènes, les victimes semblent retrouver un peu de combativité. Certes, le plus souvent (38 %), elles n’ont rien dit ni rien fait. Mais elles étaient 42 % à adopter cette attitude de retrait lors du précédent baromètre, contre 31 % dans celui d’avant.

Sentiment d’impuissance

Les salariés concernés justifient leur passivité par le fait que réagir n’aurait servi à rien (69 %). Rares sont ceux qui admettent que c’était par peur des représailles (11 %), ce qui ne serait pas inconcevable compte tenu du niveau du chômage. Lorsqu’à l’inverse, ils ont agi, un tiers s’est adressé à sa direction ou à son supérieur, deux sur dix à un représentant du personnel, et seulement 1 % au Défenseur des droits. Ce qui semble paradoxal, puisque la direction et le n + 1 sont désignés comme les auteurs (par respectivement 57 % et 47 % des salariés) des discriminations…

* Réalisé par l’Ifop auprès de 500 salariés du secteur privé et de 500 agents de la fonction publique entre le 28 novembre et le 12 décembre 2012.

L’alerte anonyme plébiscitée

→ La mesure la plus efficace pour lutter contre les discriminations est l’alerte anonyme et confidentielle, estiment 78 % des salariés interrogés dans le baromètre du DDD et de l’OIT. À l’heure actuelle, deux types de structures répondent à cette fonction : le Défenseur des droits et les cellules d’alerte antidiscriminations des entreprises, qui commencent à se développer (lire Entreprise & Carrières n° 1114 du 16 octobre 2012).

→ Les sanctions financières contre les entreprises qui n’ont pas pris de mesures en faveur de l’égalité salariale sont citées en deuxième (72 %), au même niveau que les actions de sensibilisation contre les discriminations. Les salariés semblent donc inviter le gouvernement à davantage de fermeté contre les entreprises qui ne satisfont pas à leurs obligations en matière d’égalité hommes-femmes (lire l’interview de Najat Vallaud-Belkacem p. 27).

→ À noter que deux outils à vocation diamétralement opposée, la discrimination positive et le CV anonyme, sont soutenus par respectivement 66 % et 65 % des salariés.

Auteur

  • EMMANUEL FRANCK