La filière touristique cumule deux difficultés, au regard de l’accès à la formation : des emplois saisonniers et des entreprises le plus souvent de petite taille. Sur le littoral méditerranéen s’y ajoutent des enjeux spécifiques : « La saison est plus longue qu’ailleurs, renforçant les réticences des saisonniers à se former. Et il vaut mieux que ceux-ci ne viennent pas d’autres régions, en raison des problèmes de logement », précise Guy Jovani, directeur de la Maison de l’emploi et de l’entreprise Vidourle-Camargue (Gard). Aussi, la principale solution envisagée par les acteurs locaux est-elle le montage d’actions communes de formation des saisonniers, de manière à assurer la montée en gamme de l’offre touristique et le développement d’emplois pérennes.

En 2012, trois Maisons de l’emploi du Gard (Vidourle-Camargue, Gard rhodanien et Alès) et trois autres de l’Hérault (Grand Biterrois, Cœur de l’Hérault et Petite Camargue), en partenariat avec les délégations régionales des Opca Agefos-PME et Fafih, se sont engagées dans cette démarche. En premier lieu, elles ont réalisé des diagnostics “emplois et compétences”, sur la base du même questionnaire, dans quelques centaines d’entreprises : campings, cafés, restaurants, hôtels, sociétés nautiques, supermarchés, activités sportives de plein air… À elle seule, l’Agefos-PME Languedoc-Roussillon a mené l’enquête auprès de 82 sociétés gardoises et de 100 entreprises héraultaises.

L’objectif est de cerner les besoins en formations et en emplois de ces acteurs directs ou indirects de l’activité touristique. Dans chaque département, la mise en commun des diagnostics a permis de faire émerger un catalogue d’actions collectives de formation sur douze thèmes : accueil des clients, langues, logiciel Unicamp, bureautique, Internet et webmarketing, premiers secours, entretien, cuisine et service, hygiène alimentaire, Caces (certificat de conduite d’engins), management du personnel saisonnier et, dans l’Hérault, sommellerie. Les premières sessions sont programmées en 2013 : 2 544 heures pour 132 bénéficiaires dans le Gard, 3 600 heures pour 180 personnes dans l’Hérault. Ces actions mobilisent des financements publics au titre du FNE (60 %) et des fonds privés, en provenance des Opca (20 %) et des entreprises participant à l’opération (20 %).

L’autre intérêt de ces diagnostics croisant une filière et un bassin d’emploi est d’identifier précisément des postes non pourvus localement. L’enquête menée dans les campings a mis en évidence le manque d’employés polyvalents, capables de mener une multitude de petits travaux d’entretien tout au long de l’année. En partenariat avec Pôle emploi et les professionnels du tourisme, les Opca ont programmé une première préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC) pour former douze demandeurs d’emploi à ce certificat de qualification professionnelle, à Alès et dans le Gard rhodanien en 2013. Une deuxième est prévue en Vidourle-Camargue. Au-delà de ces premières actions, les Maisons de l’emploi poursuivent divers objectifs : favoriser le développement de contrats combinant travail saisonnier et formation, ou encore mettre en place la GPEC dans des PME du secteur touristique.