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Enquête

LE CHÔMAGE PARTIEL ARTICULÉ À LA GPEC

Enquête | publié le : 15.01.2013 | ROZENN LE SAINT

Les 47 salariés d’un magasin martiniquais fermé depuis huit mois ont le choix entre un départ volontaire et une formation dans le cadre d’une convention APLD.

Mille mètres carrés d’entrepôts partis en fumée le 15 mai 2012. « Du jour au lendemain, 47 personnes avec de bas niveaux de qualification se sont retrouvées sans travail, regrette Jocelyne Élisabeth, conseillère emploi à l’Opcalia Martinique. De plus, l’insertion professionnelle est très difficile pour la population du Lamentin, où l’Hyper U Long Pré est situé. » Le taux de chômage dans ce département d’Outre-mer s’élève à 21 %. Par ailleurs, le magasin anciennement Leclerc, appartenait au groupe Lancry jusqu’à ce qu’il soit placé en redressement judiciaire, puis a été repris par le groupe Parfait et transformé en Hyper U. « Cette succession d’événements a abouti à une certaine frustration des salariés. Il fallait à tout prix éviter une explosion sociale avant la réouverture prévue courant 2013 », affirme Jocelyne Élisabeth.

34 heures par semaine

Après avoir soldé leurs congés payés, les salariés sont passés, mi-juin, en chômage partiel total, alternant des périodes indemnisées par l’État et l’entreprise, et des périodes de prise en charge par Pôle emploi. Puis l’enseigne a signé une convention APLD couvrant la période de janvier à fin juillet 2013, avec un important volume d’heures. « Pour ce cas particulier, j’ai accepté que l’entreprise utilise la quasi-totalité des 1 000 heures de chômage partiel auxquelles elle a droit par salarié et par année civile. Cela fait une moyenne de 34 heures hebdomadaires indemnisables par salarié », indique Alexander Lagrandcourt, inspecteur du travail responsable du service anticipation et accompagnement des mutations économiques. Un diagnostic GPEC, cofinancé par la Dieccte (Direccte dans les Dom-Tom), a été réalisé en concertation avec la direction et les partenaires sociaux et a permis de déterminer les besoins des salariés.

Début 2013, ils recevront une formation de 120 heures dans le cadre du dispositif “1 001 lettres” d’Opcalia, destiné à « consolider les savoirs de base en lecture, mathématiques, etc., et à sécuriser l’apprentissage par la suite », selon Jocelyne Élisabeth. Ensuite, un plan de formation répondant à quatre objectifs sera mis en place : accompagner les mutations organisationnelles de l’Hyper U (de 7 à 42 heures) ; professionnaliser et solidifier les compétences liées aux métiers de base (connaissance du produit, gestion commerciale, accueil… de 14 à 406 heures) ; mettre la sécurité et la qualité au cœur des préoccupations de chaque salarié (30 heures) ; lui offrir l’opportunité de faire le point sur son projet professionnel et développer sa qualification avec la VAE (24 heures). Pendant cette période de formation financée à hauteur de 400 000 euros par le FPSPP, les salariés percevront la totalité de leur salaire, et une allocation équivalente à 75 % de leur salaire brut le reste du temps.

Départs volontaires

Mais une autre option s’offre aux salariés, dont la plupart ont une ancienneté importante (moyenne d’âge de 42 ans): un plan de départs volontaires « afin de permettre à chacun de faire son choix de partir ou rester, sachant que nous ne voulons pas que les salariés soient pénalisés par la situation que nous vivons avec le sinistre, indique Philippe Merle, directeur du magasin Hyper U Long Pré. Ainsi, le salarié désirant quitter l’entreprise touchera son indemnité de départ tout en bénéficiant par la suite des droits au chômage ». On ne sait pas encore combien de salariés choisiront de partir, et combien prendront l’option formation.

HYPER U

• Activité : grande distribution.

• Effectif : 60 000 salariés en France.

• Chiffre d’affaires 2011 : 16,07 milliards d’euros hors carburant.

Auteur

  • ROZENN LE SAINT