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Enquête

DES CURSUS POUR CHANGER DE SECTEUR

Enquête | publié le : 15.01.2013 | E. S.

Une centaine de salariés spécialisés dans l’ingénierie automobile sont en chômage partiel depuis septembre. Un dispositif APLD et des parcours de formation ont été mis en œuvre.

Les difficultés du secteur automobile ont des répercussions sur leurs prestataires. Le groupe d’ingénierie Segula en sait quelque chose : « La situation dans l’automobile s’est dégradée dès 2012, raconte Florent Tressol, DRH du département automobile. Puis la situation s’est durcie dans le courant de l’année et le taux d’intercontrats a fortement grimpé. » L’entreprise se tourne alors vers le chômage partiel, poursuit Sébastien Sauvé, délégué syndical CFE-CGC : « En temps normal, nous comptons une quarantaine de personnes en intercontrat. En juin, la direction s’attendait à devoir gérer 150 personnes en plus de retour de mission en septembre sans pouvoir leur en proposer d’autres. Mais, au début, elle s’orientait vers du chômage partiel classique. Nous avons fortement insisté pour obtenir une convention APLD, qui offre une meilleure rémunération, des garanties de maintien dans l’emploi et une forte incitation à des couplages avec des parcours de formation. »

Commission APLD paritaire

En septembre, une convention APLD est signée avec l’État jusqu’à fin décembre. Une autre demande est en cours pour le premier trimestre 2013 : « En 2012, une centaine de personnes ont été concernées par l’APLD. En 2013, ce chiffre peut doubler selon l’évolution de la conjoncture », explique Florent Tressol.

Une commission APLD paritaire se réunit toutes les semaines. Elle a pour objectif de « piloter le placement en APLD des salariés en intercontrat, de manière totalement transparente, poursuit le DRH, à partir d’informations sur la situation personnelle du salarié (familiale, financière…), les compétences détenues et sa capacité à reprendre une mission dans les meilleurs délais ». L’exercice n’est pas neutre, car les salariés en intercontrat sont rémunérés à 100 %, tandis que ceux placés en APLD touchent environ 90 % de leur salaire net. « Nous voulions éviter les dérapages dans le choix des personnes, ajoute Pierre Rabel, délégué syndical CFDT. Par exemple qu’un salarié soit envoyé en mission à la place d’un autre, dont le salaire serait supérieur et qui serait placé, lui, en APLD ». Pour Florent Tressol, cette commission « facilite la communication sur le dispositif auprès des salariés, assure un traitement équitable entre les personnes et sensibilise les représentants du personnel sur les difficultés de gestion opérationnelle. En dernier lieu, elle contribue à détendre un peu le dialogue social souvent délicat en période de crise ».

La formation a également fait l’objet de débats importants avec les syndicats. « En 2012, la direction a organisé des formations dispensées en interne et qui ne correspondaient pas aux besoins des salariés, estime Pierre Rabel. Or l’activité automobile connaissant des difficultés structurelles, il fallait pouvoir repositionner les personnes vers d’autres activités du groupe, comme le ferroviaire ou l’aérospatiale. Pour 2013, la direction a fait de gros efforts et nous a présenté un plan orienté vers des formations métier, pour lequel le CE a rendu un avis favorable en décembre. »

Ouverture vers d’autres métiers

Cofinancées par le Fafiec, ces périodes de professionnalisation de longue durée seront rémunérées à 100 %. Objectif : « Permettre aux salariés d’intégrer de nouveaux outils CAO, la culture des secteurs aéronautique et ferroviaire, de nouvelles expertises en conception ou en industrialisation, et d’améliorer leur maîtrise de l’anglais, détaille Florent Tressol. L’enjeu principal est d’expliquer aux salariés que le volume de sous-traitance automobile régresse en France et qu’ils doivent s’ouvrir à d’autres métiers. Jusqu’à présent, les mobilités entre les secteurs se sont toujours révélées fructueuses pour ceux qui ont franchi le pas, même si les contraintes géographiques qu’elles engendrent constituent le frein principal. »

SEGULA TECHNOLOGIES

• Activité : conseil en innovation et ingénierie.

• Effectif France : 4 500 salariés.

• Chiffre d’affaires 2012 (mondial) : 400 millions d’euros.

Auteur

  • E. S.