A STMicroelectronics, le chômage partiel n’est pas une nouveauté. « Nous sommes habitués à subir des phénomènes de très forte activité. Quand un nouveau marché comme celui des tablettes ou des téléphones portables est lancé, l’engouement est très fort et les quantités de composants électroniques demandées importantes. Il s’ensuit une période de faible demande », témoigne Vincent Gérard, DRH du site de Tours et responsable de la formation au sein de STMicroelectronics France.

Reste à utiliser au mieux les périodes de temps morts pour former le personnel. « Nous avons toujours essayé de mettre à profit ces périodes difficiles. Auparavant, nous avions organisé des DIF collectifs. Mais, matériellement, ce n’est pas possible de mettre en place des formations présentielles simultanément sur le site pour les 975 salariés concernés par la convention APLD à Tours, par exemple », indique Vincent Gérard.

Du 23 octobre au 12 novembre, une quarantaine de salariés ont suivi une formation classique dans les locaux de l’entreprise. Un e-learning tutoré a été proposé aux autres dans le cadre d’une convention APLD signée pour octobre, novembre et décembre ; 570 personnes y ont adhéré. Sur les 1 000 salariés de Crolles (Isère), également touchés par le chômage partiel, 400 se sont portés volontaires pour ce module d’une vingtaine d’heures, en anglais, en bureautique ou ciblée sur l’efficacité personnelle. Une formation financée à hauteur de 80 % par le fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels.

Même si les incidences salariales ont été réparties sur les mois d’octobre, novembre et décembre pour atténuer le manque à gagner, les non-cadres avaient un intérêt financier à suivre ce module de formation à distance : au lieu de toucher 75 % de leur salaire comme le prévoit la convention APLD, pendant cette vingtaine d’heures passées derrière leur ordinateur, ils ont été rémunérés en totalité.

Mais ce qui a davantage surpris Vincent Gérard, c’est la forte participation des cadres, dont le salaire n’est pourtant pas impacté par les périodes de chômage partiel, en application de l’accord de branche de la métallurgie : 80 % d’entre eux ont adopté la formule à Tours.

Les modules de formation d’Onlineformapro sur l’efficacité personnelle tels que “comment bâtir une équipe performante”, “comment mener des négociations”, “gestion de projet” ont semble-t-il été appréciés. “Ces formations en e-learning sont sérieuses et très complètes. Elles demandent un vrai travail personnel pour valider ces modules. Ce ne sont pas des formations prétextes pour obtenir la convention APLD”, assure Jean-Pierre Kiledjian, secrétaire du CE et délégué syndical CFE-CGC, syndicat majoritaire de STMicroelectronics à Tours.

« Utiliser le temps de manière positive et concrète a permis d’effacer en partie cette période chômée, estime quant à lui Vincent Gérard. D’autant plus que la R & D tient une place centrale dans nos métiers, le besoin en formation est important pour s’adapter aux changements perpétuels. » Et d’estimer que cette formule « souple » en e-learning « a créé une certaine appétence, puisque des salariés non touchés par le chômage partiel ont par la suite demandé quand ils pourraient en bénéficier également. »

Même si, comme l’an dernier, une partie de la production d’Asie du Sud-Est, et notamment de Singapour, devrait être rapatriée sur les sites français en 2013, en cas de périodes de chômage partiel, le responsable de la formation de STMicroelectronics l’assure, l’expérience de l’e-learning sera renouvelée.

• Activité : composants électroniques.

• Effectif : 1 1000 salariés en France.

• Chiffre d’affaires 2011 (mondial) : 9,73 milliards de dollars.