Les méthodes de recrutement, peu réglementées et sujettes à toutes les dérives en matière de discriminations, figurent en bonne place dans DRH, le livre noir. L’auteur dresse la liste de ces questionnaires de recrutement indiscrets, intrusifs ou carrément illégaux, dont sont coutumières, à le lire, les agences spécialisées dans les prestations d’accueil, exemples à l’appui, comme l’impossibilité de postuler en ligne pour les candidats nés avant 1970 sur le site Web Tendance Hôtesses, qui s’enquiert aussi de la nationalité (y compris réunionnaise, martiniquaise ou guadeloupéenne !) ou les informations sur le tour de taille, de hanche et de poitrine requises par l’agence Dorian…

Jean-François Amadieu cite abondamment des méthodes de recrutement irrationnelles (astrologie, numérologie, morpho-psychologie, graphologie…), qui figurent toujours en bonne place dans l’outillage des cabinets de recrutement et les cursus de formation RH. Mais les études et exemples sur lesquels se fonde l’auteur sont souvent anciens, sans que l’on sache vraiment quel crédit y accordent encore les recruteurs. « Il est déconcertant qu’elles puissent être utilisées », explique-t-il simplement, tout en les reconnaissant peu répandues, à l’exception notable de la graphologie.

Cette dernière « doit sa survie à la vigilance insuffisante des entreprises et des pouvoirs publics quant aux pratiques des prestataires qu’ils emploient », explique l’auteur. Pire, elle est intégrée dans la norme Afnor Cabinet conseil en recrutement de 2001, dénonce-t-il, égratignant au passage l’ANDRH, coupable d’en avoir fait la promotion dans les pages de sa revue Personnel.