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Le verre à moitié plein

Enjeux | LA CHRONIQUE DE MERYEM LE SAGET, CONSEIL EN ENTREPRISES À PARIS. <> | publié le : 08.01.2013 |

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Le verre à moitié plein

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Il y a deux façons d’aborder la nouvelle année. La première consiste à se plaindre de la crise et à se souhaiter de la traverser au mieux. La seconde est de se tourner davantage vers le futur en espérant y voir des possibilités de transformation. Les deux approches sont justes, bien sûr ; l’une tient compte du présent, l’autre parle d’espoir. Elles illustrent à leur manière l’histoire du verre à moitié vide… ou à moitié plein.

On le devine, pour que les choses changent, il faudrait un effet de masse et notamment que davantage de personnes envisagent le verre à moitié plein. Effectivement, on connaît la puissance des prophéties autoréalisatrices : si tout le monde pense que l’année va être dramatique, elle devient dramatique. Mais l’inverse est vrai également.

Notre premier pas collectif en direction du verre à moitié plein est d’être conscient que nos systèmes doivent changer et même se transformer. Quand on parle de crise, inconsciemment, on espère qu’après la crise les choses vont pouvoir redevenir comme avant. Or c’est un passage à autre chose qu’il nous faut : de nouveaux équilibres financiers internationaux, une autre façon d’aborder l’économie, une refondation de nos choix sociétaux et autant de décisions déterminantes qui remettent la personne au centre de nos organisations. Un grand nombre de vidéos humoristiques, d’ailleurs, circulent sur Internet montrant l’homme moderne totalement dépassé par les incohérences qu’il a construites. L’humour - même quand il est noir - précède souvent les prises de conscience collectives. Nos vieux systèmes ont radicalement besoin de remplacement. Quand un serpent grandit et se trouve peu à peu à l’étroit dans sa peau qui n’est pas à ce point extensible, il mue. La peau craque, se détache progressivement et donne place à une nouvelle peau. C’est une transformation de cette nature que nous sommes en train d’opérer…

Si l’on regarde l’intérêt croissant des entrepreneurs pour le social business, le progrès de solidarités en tout genre soutenues par les réseaux sociaux, l’essor d’initiatives comme Sparknews, qui diffusent des histoires d’expériences positives menées aux quatre coins de la planète… l’espoir revient. Dans nos entreprises, un nombre croissant d’équipes dirigeantes choisissent de coconstruire le futur avec leurs collaborateurs, en élaborant avec eux une démarche de vision partagée. Ce sont de petits signes, mais ils avancent dans la bonne direction.

La plus grande étape est à venir : il s’agit de nourrir une inspiration commune capable de guider l’humanité dans cette grande mutation. Comme l’a souligné l’anthropologue américain Joseph Campbell, l’inspiration collective précède les grandes réalisations humaines. Ainsi, c’est parce que les hommes ont voulu comprendre le ciel que l’astronomie et les mathématiques se sont développées. Ils ont voulu explorer la planète et cela a donné les voyages et les échanges. Ils ont voulu s’enrichir, posséder davantage et cela a produit le développement de nos économies. En fait, ce n’est pas l’économie qui fait l’histoire, mais bien l’inspiration des hommes. Quel est donc notre prochain grand rêve collectif ? Serions-nous en panne d’inspiration ? Une des pistes pourrait être de mieux vivre ensemble et de cohabiter plus intelligemment sur la planète… Seul l’avenir nous le dira, mais cela vaut bien un verre à moitié plein !