Alors que les plans de licenciements et les suppressions d’emploi se succèdent avec rapidité, ce portrait social 2012 de la France réalisé par l’Insee vient mettre des mots et surtout des chiffres sur les maux de notre société française.

Question démographie, si l’espérance de vie progresse toujours, les inégalités sociales face à la mort restent stables : à 35 ans, un homme cadre peut toujours espérer vivre six ans et demi de plus qu’un ouvrier, et une femme cadre trois ans de plus qu’une ouvrière ! Côté marché du travail, le taux de chômage en France s’est situé en 2011 à 9,3 % de la population des 15-64 ans, soit un peu en dessous de la moyenne européenne (9,7 %), mais le taux d’emploi en France a été pour la même année nettement en dessous de celui du Royaume-Uni ou de l’Allemagne (64 % contre respectivement 70 % et 73 %). En progression depuis 1995, le revenu salarial continue cependant à ralentir, notamment chez les hommes, les jeunes et les seniors. Les prestations sociales et les prélèvements jouent bien leur rôle d’atténuation des inégalités, les personnes modestes en milieu urbain restant celles qui cumulent le plus de difficultés. La France réussit la prouesse d’avoir un niveau de vie moyen élevé par rapport aux autres pays européens et un taux de pauvreté relativement faible comparé à des pays comme le Royaume-Uni, l’Espagne ou la Grèce.

Au travail, les risques psychosociaux sont relativement partagés dans la population en emploi. Si tout ne va pas pour le mieux, tout ne va donc pas si mal dans notre pays, au moins à regarder dans le rétroviseur. Cela fait parfois du bien de le voir écrit noir sur blanc !

France, portrait social

Insee, édition 2012, 272 pages, 18,80 euros.