Le cabinet Inergie a interrogé 1 600 entreprises sur les 3 400 signataires de la Charte de la diversité. D’un côté, il apparaît qu’elles « reflètent mieux la diversité dans leurs effectifs que les autres entreprises ». Ainsi, elles emploient 37 % de femmes cadres (contre 33,6 % dans la population active) ; 23 % de seniors (contre 21 %) ; 18 % de jeunes (contre 10 %) et 5 % de travailleurs handicapés (contre 2,8 %).

D’un autre côté, peu d’entreprises signataires (25 %) ont mis en place une “démarche diversité” formalisée. Ce qui pose la question de savoir si les signataires sont devenues plus diversifiées grâce à leurs actions ou si elles l’étaient déjà avant de signer la charte. Par ailleurs, 400 signataires ont été radiés du mouvement pour n’avoir rendu aucun compte de leurs actions au cours des deux dernières années.

Plus ennuyeux, peu de signataires agissent en faveur des quartiers sensibles (26 %) et sur l’origine ethnique, alors que la charte était initialement conçue comme une formalisation de l’engagement des entreprises en faveur de la « diversité culturelle et ethnique de la population française ». Les entreprises préfèrent se concentrer sur le handicap (85 %), les seniors (79 %), le genre (63 %) et les jeunes (56 %).

Enfin, les raisons pour lesquelles elles agissent sont assez éloignées de celles envisagées par les concepteurs de la charte, pour qui la diversité est un facteur de performance économique. Or ce dernier argument ne convainc que 16 % d’entre elles. Les signataires invoquent d’abord leur responsabilité sociale (69 %), des raisons éthiques (58 %) et la conviction personnelle du dirigeant (56 %).