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Enquête

DES OUTILS DE RÉMUNÉRATION DIFFÉRÉE QU’IL FAUT PÉRENNISER

Enquête | publié le : 18.12.2012 | H. T.

L’embouteilleur veut protéger ses différents dispositifs, particulièrement avantageux pour les salariés. Et réfléchit à la façon de répartir équitablement le surcoût du forfait social.

Fin novembre, Coca-Cola Entreprise débutait ses négociations annuelles obligatoires. Et n’avait pas l’intention de répercuter la hausse du forfait social sur la politique de rémunération de l’entreprise. « Mais, admet le DRH France Laurent Geoffroy, cette augmentation pourrait avoir un impact sur les résultats, donc sur la participation et l’intéressement : elle se matérialisera, de fait, dans l’enveloppe globale. »

Chez l’embouteilleur, le dispositif d’épargne salariale se structure autour d’un plan d’épargne entreprise (PEE), d’un plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco) et d’un accord d’intéressement qui utilise les mêmes critères que pour les objectifs fixés à la direction. « De cette façon, tout le monde suit le même cap, assure-t-il. Au cours des cinq dernières années, nous avons, en moyenne, distribué 12,3 % de la masse salariale en intéressement et participation. » Les plans d’épargne donnent en outre accès à des fonds classiques de types monétaires, ainsi qu’à un fonds investi en actions Coca-Cola Entreprise et, depuis cette année, un fonds à capital garanti.

Le Perco, dont l’accord date de 2005, est fortement abondé par l’entreprise, avec un taux dégressif en fonction du montant investi. Cette année, il était par exemple de 275 % sur les 100 premiers euros et de 40 % pour la partie placée au-delà de 1 000 euros. Particulièrement bien lotis, l’ensemble des salariés de l’entreprise bénéficient aussi, depuis 2000, d’un article 83, avec une cotisation de l’entreprise qui s’élève au double de celle des collaborateurs – la part employeur étant de 1,2 % pour les ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise (Oetam), et de 2,4 % pour les cadres.

Associer toutes les catégories de personnel

« Il y a vraiment eu une volonté de la direction d’aider les salariés à préparer leur retraite, mais il n’a pas été facile, à l’époque, de le faire comprendre à nos partenaires sociaux, commente le DRH. Il était également important d’associer toutes les catégories de personnel pour créer de l’équité et rester en ligne avec la philosophie de l’entreprise, même si nous avons voulu tenir compte du plus faible taux de remplacement des cadres. »

Les réflexions menées autour de l’article 83, ont en tout cas facilité la mise en place du Perco. Un dispositif qui affiche aujourd’hui de bons résultats. « En moyenne, le Perco est utilisé par près de 50 % de nos salariés, avec des pointes à 53 % et 55 % ces deux dernières années », précise Laurent Geoffroy. En 2012, Coca-Cola Entreprise a versé 1,8 million d’euros d’abondement pour 3,2 millions investis, des sommes qui proviennent majoritairement de la participation et de l’intéressement. Le risque étant une fermeture des vannes les mauvaises années. « C’est là tout l’intérêt de disposer, en plus, d’un régime à cotisations définies », insiste le DRH.

Pour Laurent Geoffroy, l’important est surtout de pérenniser dans le temps les outils de rémunération différée. « L’intéressement et la participation, notamment, restent des leviers efficaces pour redistribuer aux salariés une partie des richesses créées par l’entreprise. Ce sont, avec l’abondement sur l’épargne retraite, des dispositifs vertueux qui combinent performance économique et cohésion sociale, insiste-t-il. Si nous n’avons pas prévu de dénoncer nos accords, nous allons quand même devoir réfléchir à la façon de répartir équitablement le surcoût du forfait social. »

COCA-COLA ENTREPRISE

• Activité : producteur et distributeur de boissons.

• Effectif : 2 800 collaborateurs.

• Chiffre d’affaires 2011 : 2 milliards d’euros.

Auteur

  • H. T.