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Éditorial

Des rémunérations peu épargnées

Éditorial | publié le : 18.12.2012 | Guillaume Le Nagard

François Hollande avait prévenu : l’épargne salariale ne continuerait pas à bénéficier de sa « niche sociale ». Finalement, ce ne sont pas des charges patronales qui lui ont été appliquées, mais un forfait social à 20 %. Avec pour conséquence identique de modifier le régime réservé aux primes de participation et d’intéressement, aux abondements de l’employeur et aux régimes de retraites supplémentaires.

Il est décidément difficile de résister à ce gâteau – plus de 11 milliards d’euros versés en intéressement, participation et abondements en 2011. L’actuel gouvernement le fait par affirmation d’une politique – ces sommes doivent contribuer au financement de la Sécurité sociale, elles ne bénéficient qu’à la moitié des salariés, leur distribution ne doit pas se substituer aux augmentations de salaires. Mais les précédents n’ont pas résisté à augmenter chaque année depuis 2009 le forfait social, initialement fixé à 2 %, ou à permettre le déblocage de la participation pour booster le pouvoir d’achat.

Hormis les conséquences de cette taxation, évaluée entre 1 % et 5 % de la masse salariale, sur les politiques de rémunération, les employeurs dénoncent une instabilité peu propice à l’émergence d’une épargne susceptible notamment de compléter le régime de retraite par répartition. Le président vient d’annoncer sa volonté de « pérenniser et conforter la participation et l’intéressement » dans les mois à venir. Reste à savoir à quel prix.

Auteur

  • Guillaume Le Nagard