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Grande-BretagneBARCLAYS OFFRE L’UNIVERSITÉ À DES “A-LEVEL”

Pratiques | International | publié le : 11.12.2012 | STÉPHANIE SALTI

La banque a développé un programme en alternance avec des universités britanniques pour former des jeunes à des postes de responsables d’agence. Elle en fait un des éléments majeurs de son attractivité.

L’augmentation continue des frais d’inscription universitaire pousse de plus en plus les jeunes Britanniques à opter pour d’autres orientations, voire à abandonner leurs projets d’études longues. Ce qui a été identifié par certains secteurs de l’économie comme présentant à moyen terme un risque de pénurie de compétences. Avec son Retail Development Programme – littéralement programme de développement en agences – le groupe bancaire Barclays a décidé de prendre les devants depuis 2008, en offrant à des jeunes la possibilité d’opter pour un programme de formation en alternance en université et dans la banque pour une période de trois ans, visant à former à terme des responsables d’agence.

Former les talents au sein de l’entreprise

« La rétention des salariés est un problème clé pour Barclays, et les frais de recrutement atteignent en moyenne 9 000 à 10 000 livres, explique Mike Thompson, responsable de la formation et du développement au sein de la division banque de détail et commerciale de Barclays. Nous voulions donc être en mesure de former nos propres talents au sein de l’entreprise et de pouvoir les garder. » Mission apparemment réussie, dans la mesure où le taux de rétention du programme a atteint 87 % l’an dernier, alors qu’il est habituellement de 75 % pour les salariés recrutés par la banque par la voie traditionnelle.

Deux universités partenaires

Cette formation en alternance, qui se termine par l’obtention d’un diplôme universitaire, se fait en partenariat avec deux universités distinctes : Nottingham Business School et Lord Ashcroft International Business School. Le processus diffère cependant d’une université à l’autre : à Ashcroft, les étudiants alternent expérience professionnelle et formation universitaire dès le premier jour. En revanche, à Nottingham, les étudiants passent leur première année sur les bancs de l’université puis travaillent chez Barclays pendant les deux années suivantes.

Le dispositif s’intègre dans un programme universitaire spécifique, élargi à d’autres grandes entreprises britanniques, à l’image du leader de la distribution alimentaire Tesco ou encore de Rolls-Royce : « Le processus de recrutement se fait en deux temps, explique Barbara Sargent, responsable de la formation au sein de Nottingham Business School. Après l’obtention de leur A-Level [l’équivalent du baccalauréat, NDLR], les étudiants passent par le système de l’UCAS – dispositif d’inscription centralisé au Royaume-Uni – et ont ensuite un entretien avec le personnel de l’université. À l’issue de la première année, ils sont ensuite invités à poser leur candidature auprès de l’entreprise qui les intéresse et passent ensuite des entretiens avec elle. »

Indépendamment de la voie initiale choisie, la banque couvre les frais d’inscription universitaire et verse un salaire annuel équivalent à 12 665 livres, auquel s’ajoutent un certain nombre d’avantages : 21 jours de vacances lors du temps passé en agence, la possibilité de cotiser à un fonds de pension ainsi qu’une prime de mobilité si le placement se fait au sein d’une agence située dans la grande banlieue londonienne.

Recherche de candidats motivés

Barclays, dont l’initiative est encore récente, continue à assurer la promotion de ce dispositif. « Nous multiplions les visites aux lycées de manière à faire découvrir cette expérience, et nous ciblons une population de 16-18 ans, non pas parmi les meilleurs de leur classe mais plutôt parmi une population motivée et désireuse de bien faire son métier, explique Mike Thompson. L’objectif est qu’à terme, l’ensemble de ces candidats obtiennent un poste de responsable d’agence. Mais cela peut prendre plus ou moins de temps en fonction des capacités de chacun. »

Le programme, qui concerne cette année 60 candidats – ils n’étaient que 20 au total en 2008 – devrait à terme s’étendre à une centaine de bénéficiaires. L’initiative a retenu l’attention de la communauté RH, au point de valoir cette année à Barclays l’un des awards remis par le CIPD, l’ANDRH britannique.

Auteur

  • STÉPHANIE SALTI