Tout le monde a un avis ou presque sur la génération Y, et cet avis est rarement favorable quand il vient de leurs aînés. Il paraîtrait notamment que cette génération pose des problèmes particuliers à l’entreprise du fait de son opportunisme et du manque de respect des hiérarchies établies.
Après s’être interrogé sur la pertinence du concept de génération en tant qu’il se distingue du concept de jeunesse (après tout, les défauts supposés des Y ne sont-ils pas simplement l’expression de leur jeune âge ?), les auteurs tentent de cerner ce qui change vraiment avec cette génération et s’interrogent sur le rapport spécifique au travail qu’elle entretient. Une évidence : avant de savoir si les jeunes ont changé, il est nécessaire de faire le point sur ce qui, autour d’eux, a changé. Cela peut se résumer en trois points : les technologies, l’environnement socio-économique et le monde du travail. Les jeunes sont des “digital natives” qui, pour la majorité, ont été des enfants plutôt choyés par leurs parents. Mais ils doivent faire leur place dans un monde économique bien plus concurrentiel et plus stressant que celui des Trente Glorieuses. Ces différences de taille mises à part, les Y n’attendent peut-être pas fondamentalement autre chose du travail que leurs aînés. Ils souhaitent, comme tout le monde, un travail intéressant où ils puissent faire leurs preuves. Tout au plus, ces attentes semblent-elles exacerbées chez eux en raison d’un déficit de sécurité devenu la norme. Trois caractéristiques semblent cependant vraiment nouvelles : l’autonomie (à porter à leur crédit puisqu’ils sont, semble-t-il, plus autonomes que leurs aînés), l’importance du groupe (l’adolescence se prolonge à mesure que l’acquisition de l’indépendance se fait attendre) et l’instantanéité. Des caractéristiques auxquelles les entreprises doivent d’autant plus s’adapter qu’elles définissent non seulement des individus mais aussi notre époque dans son ensemble.
La Génération Y dans l’entreprise
C. Morley, M. Bia Figueiredo, E. Baudoin, A. Hrascinec Salierno, Pearson, 208 pages, 25 euros.
