Avec 350 recrutements de cadres et ingénieurs par an, dont 250 jeunes diplômés, sur des métiers en tension, se faire connaître des étudiants est un enjeu stratégique pour le groupe spécialisé dans la construction de routes. Concurrencé par des groupes aux métiers plus attractifs (bâtiment, génie civil…) ou par les entreprises de conseil vers lesquelles les ingénieurs se tournent de plus en plus, Colas a donc renforcé ses relations écoles-entreprises, il y a un an et demi. Objectif, précise Cédric Mendes, responsable du recrutement : « Optimiser la qualité de nos recrutements, via un meilleur ciblage des partenariats. »

Exit, donc, la prime donnée au prestige des écoles d’ingénieurs, place à l’efficacité : « Nous nous sommes posé la question de savoir si les écoles dans lesquelles nous investissions, tant en versement de la taxe d’apprentissage qu’en actions de proximité, étaient celles où nous faisions les meilleurs recrutements. Nous avons donc repris la liste des embauches effectuées les dix dernières années et passé en revue trois critères : le volume des recrutements réalisés parmi les sortants de l’école, la fidélité de ces nouveaux embauchés, le rythme de leur progression de carrière. Nous avons ainsi identifié dix écoles cibles, dans lesquelles nos recrutements sont les plus performants, et une quarantaine d’écoles secondaires. »

Un véritable travail de rationalisation : en 2010, Colas intervenait dans pas moins de 146 écoles ; en 2011, elles n’étaient plus que 63, tous établissements confondus. Et qui a réservé quelques surprises : « Nous savions que certains établissements, comme l’ESTP, allaient être parmi nos cibles, mais d’autres ont émergé, comme l’école des Mines de Douai ou HEI, poursuit Cédric Mendes. Dans certaines écoles, l’investissement a été augmenté de manière très significative. »

En conséquence, Colas a revu à la hausse ses exigences envers ces établissements. « Au-delà de l’aspect purement financier, nous sommes capables de leur démontrer que leurs étudiants ont de meilleures chances de réussite chez nous. Nous leur avons donc demandé de nous accorder une place plus importante. » À cette fin, des partenariats commencent à être signés avec ces écoles. Ils prévoient de renforcer un certain nombre d’actions : communication, animations de conférences et de cours, visites de chantier, présentations du groupe… Depuis trois ans, Colas organise aussi des petits déjeuners métiers et, depuis l’an dernier, des petits déjeuners RH.

L’autre axe du plan d’action de Colas concerne les stagiaires. « 80 % des débutants que nous embauchons sont d’anciens stagiaires », précise le responsable du recrutement. Cette population est donc stratégique pour le groupe, qui en accueille quelque 2000 par an, d’autant que c’est aussi celle qui peut lui permettre de gagner en visibilité auprès des étudiants.

D’où la mise en place d’un événement qui leur est destiné, The Stagiaire. Un festival de films, auquel se sont inscrits 43 stagiaires, dont 26 ont présenté une vidéo sur leur expérience chez Colas. Sur les cinq prix, remis en octobre, quatre ont été attribués par des professionnels de l’audiovisuel, et un en fonction des votes obtenus, courant septembre, via une page Facebook spécialement créée. « L’intérêt pour nous, c’est que les participants ont fait voter leurs camarades de promo », se réjouit Cédric Mendes, qui y voit un vecteur de communication bien plus efficace qu’une page Facebook institutionnelle. Le gagnant de ce prix Grand public, étudiant à l’Ensam (l’une des dix écoles cibles de Colas), a ainsi recueilli 7 573 votes en ligne.