Ouvert à l’ensemble des collaborateurs en août, Assystem connected, le réseau social d’Assystem, comptait fin septembre 20 % de membres actifs (ayant déjà posté une information ou appartenant à une communauté). Un résultat encourageant pour le groupe d’ingénierie et de conseil en innovation qui compte 10 000 salariés, dont 60 % en France. Et qui a lancé un projet de réseau social d’entreprise (RSE) fin 2011, dans le cadre d’une réflexion sur la création d’un intranet monde.

« L’entreprise, présente dans les secteurs de l’énergie, de l’automobile ou encore de l’aérospatial, connaît une croissance importante depuis le début des années 2000 et a pris une dimension internationale, explique Pauline Bucaille, directrice de la communication. L’idée de nous doter d’un RSE, en plus de l’intranet, a émergé au sein des groupes d’utilisateurs que nous avions mis en place pour cibler les attentes. »

La direction y a vu, pour sa part, l’occasion d’adopter les codes des jeunes diplômés, qui constituent 25 % des recrutements de l’entreprise.

Piloté par le membre du directoire en charge des ressources humaines, le projet a pris tournure à la lumière des propositions de la direction informatique. Après un benchmark des solutions réalisé auprès d’entreprises utilisatrices, le choix d’Assystem s’est porté sur BuddyPress (issu du système de gestion de contenu libre WordPress). Un outil que l’entreprise a adapté à ses besoins (amélioration de l’interface, simplification des fonctionnalités) en menant, en parallèle, une réflexion sur les usages.

« Nous souhaitions ouvrir les échanges le plus possible, sans les brider, mais en posant des règles de bienséance, commente Pauline Bucaille. Les nouvelles générations ont une forte culture du réseau social. Il est cependant nécessaire de l’adapter à l’entreprise. » Un guide utilisateur a donc été rédigé à l’intention des équipes, « même s’il est vrai que nous allons apprendre les bonnes pratiques au fur et à mesure », concède-t-elle.

Une phase pilote de trois mois, entre mars et mai 2012, a permis de tester l’outil auprès de trois communautés existantes, qui se contentaient jusqu’alors de réunions physiques, d’une page intranet et d’une newsletter. Soit un peu plus de 500 collaborateurs appartenant au réseau féminin interne Femmes d’énergie, à la communauté des chefs de projet, qui regroupe 350 experts de différents pays, et à la filière technique des experts en aéronautique. Leurs remarques ont permis de peaufiner l’application avant son déploiement général durant les congés d’été. Une période calme, propice à une correction en douceur des derniers bogues.

« À ce jour, tous les salariés ne sont pas encore inscrits, et nous ne nous sommes d’ailleurs pas fixé d’objectifs de participation, mais le RSE affiche déjà une cinquantaine de communautés, professionnelles ou non. » Parmi celles-ci, le réseau Mona (My own network in Assystem), qui fédère les promotions de nouvelles recrues passées par l’institut de formation interne de l’entreprise. Ou encore le groupe “photographie”, qui est “l’un de ceux qui ont démarré très fort”.

À terme, l’entreprise espère voir les fiches profil du RSE, renseignées par défaut avec les informations de base et que chaque collaborateur peut enrichir à sa guise (photo, compétences, hobby, projets en cours, statut…), se substituer à l’annuaire d’entreprise.

Spontanéité des échanges, partage accru des savoir-faire, identification rapide des experts : selon Pauline Bucaille, les bénéfices du RSE sont multiples, tant pour l’entreprise que pour ses collaborateurs. Le réseau social facilitera-t-il pour autant l’intégration des jeunes recrues ou permettra-t-il à Assystem de répondre plus vite aux appels d’offres ? « Le retour sur investissement sera difficile à évaluer, convient-elle. Mais notre capacité d’innovation est aussi liée à la capacité d’expression de nos ingénieurs. Et nous sommes convaincus que l’outil contribue au bien-être dans l’entreprise. »