Les pays européens semblent acculés les uns après les autres à réformer leurs régimes de retraites pour tenir compte de l’allongement de la durée de vie et de la crise de leurs finances publiques. Partout, le recul de l’âge de la retraite est privilégié. En France, la réforme de 2010 a été très contestée et ne règle pas tous les problèmes de financement.

L’âge minimal d’ouverture des droits a aussi été relevé, sans inciter à la mise en œuvre d’une politique de gestion des âges. Ce qui pèse sur le chômage des seniors et revient à transférer une partie des dépenses publiques de l’assurance-retraite sur l’assurance-chômage. Après avoir étendu le dispositif carrières longues pour ne pas pénaliser les salariés qui ont commencé à travailler le plus tôt, le gouvernement Ayrault a lancé un processus de négociation globale avec les acteurs sociaux qui portera sur l’âge légal, la durée de cotisation, la prise en compte de la pénibilité, le montant des pensions, l’assiette des recettes et le passage à un système par points.

Selon Antoine Rémond, chargé d’études au Centre études & prospectives du groupe Alpha, le retour à l’équilibre est compliqué du fait de la dégradation des perspectives financières du système liée à la crise de la zone euro. Mis à part le problème lancinant du financement, d’autres questions se posent, comme par exemple celle de l’inadéquation d’un allongement de la durée de cotisation avec les parcours professionnels d’aujourd’hui, puisque l’entrée dans la vie active se fait de plus en plus tard et que les carrières sont de plus en plus discontinues du fait de périodes de chômage ou de formations. Par ailleurs la question de la pénalisation des femmes qui se sont arrêtées de travailler pour élever des enfants reste en suspens.

Retraites : quelle nouvelle réforme ?

Antoine Rémond, La Documentation française, 176 pages, 7,90 euros.