E & C : Quelles sont les raisons qui ont amené IMS à organiser une semaine de rencontres entre les universités et les entreprises* ?

P. C. : Après avoir lancé la charte de la diversité en 2004, pour laquelle de nombreuses entreprises se sont engagées, nous avons constaté leurs difficultés à recruter des profils diversifiés. En effet, elles n’intervenaient qu’auprès des étudiants des grandes écoles, or ceux issus de la diversité se trouvent majoritairement dans les universités. Nous nous sommes tournés vers elles pour y découvrir un véritable “gisement”, soit 1,4 million de jeunes sur les 2,3 millions dans l’enseignement supérieur.

E & C : Pourquoi les entreprises sont-elles réticentes vis-à-vis des étudiants des universités ?

P. C. : Il existe de part et d’autre des représentations erronées. Les universités considèrent que leur mission n’est pas de préparer les jeunes à la vie active ; les entreprises voient les étudiants comme des dilettantes parce qu’ils ne sont pas dans des filières très sélectives, et les jeunes ont des appréhensions vis-à-vis des employeurs qu’ils connaissent mal. Nombreux sont les étudiants qui s’autocensurent au moment de postuler dans une grande entreprise. Notre objectif est de lever ces stéréotypes croisés en faisant se rencontrer les deux univers.

E & C : Quels sont les moyens que vous mettez à leur disposition ?

P. C. : Nous proposons 300 offres d’emploi ou d’alternance, reçues bien en amont afin de filtrer les CV des jeunes présents. Il ne s’agit pas de susciter des attentes infondées. Le 4 décembre à Paris, par exemple, nous mettrons en relation 70 représentants d’entreprises avec quelque 350 jeunes. Des effectifs volontairement restreints pour donner du temps à chacun. Les étudiants se prépareront le matin avec des professionnels qui expliqueront ce que les employeurs attendent d’eux. L’après-midi, les jeunes pourront se présenter en 15 minutes lors d’entretiens de recrutement. Les entreprises ont au préalable sensibilisé leurs recruteurs sur les spécificités de ces étudiants. À l’IMS, nous préparons les entreprises à ces rencontres pour favoriser le plus de “mariages” possibles.