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LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION

« Mauvais réflexes des entreprises »

LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION | Interview | publié le : 20.11.2012 | V. G.-M.

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« Mauvais réflexes des entreprises »

Crédit photo V. G.-M.

E & C : Les entreprises forment-elles toujours en temps de crise ?

M. D. : Les entreprises changent d’attitude face à la formation et prennent de mauvais réflexes. Elles ne forment que si elles y sont contraintes. Les budgets formation sont écrêtés. Les grandes entreprises qui formaient beaucoup diminuent leurs investissements, même quand elles se portent bien, et se concentrent sur les formations “obligatoires”.

Celles qui formaient peu le font davantage en cas de chômage partiel ou de plans de sauvegarde. Mais former les partants n’est pas un investissement pour l’avenir. Les budgets sont détournés vers un traitement social de la crise, alors qu’il faudrait concentrer les efforts sur l’innovation et l’excellence opérationnelle pour accroître la compétitivité des entreprises.

E & C : Cherchent-elles à anticiper ?

M. D. : Pourquoi prévoir les besoins en compétences à trois ans, si l’entreprise a du mal à passer l’année ? Plutôt qu’une GPEC, il faut privilégier une GREC, une gestion réactive des emplois et des compétences, beaucoup plus réaliste ! Avec la crise, le DRH privilégie les programmes majeurs pour des cibles précises permettant de retrouver une santé financière : les commerciaux et les managers. Ces derniers sont la colonne vertébrale de l’entreprise. Ils doivent mobiliser les équipes qui perdent leurs repères.

E & C : Le rôle social de l’entreprise est donc limité en temps de crise ?

M. D. : Les entreprises se battent aujourd’hui pour maintenir l’emploi, et ne peuvent gérer à elles seules le problème des publics en difficulté. Elles sont d’ailleurs assez mal placées pour cela, car la solution pour ces publics est moins du côté de la formation continue que de l’orientation et de la formation initiale, des réponses extérieures à l’entreprise.

Le projet de “compte individuel de formation”, attaché à la personne et non plus au statut, apportera peut-être une réponse à la question de l’employabilité des plus fragiles. Attendons de voir ce que donnera la négociation paritaire sur ce sujet, qui pose, entre autres, la question de l’avenir du DIF et du CIF.

Auteur

  • V. G.-M.