La logique financière qui prévaut aujourd’hui dans les entreprises a des effets ravageurs sur le travail : compressions de personnel, flexibilité, chômage, précarité, management par le stress… Les salariés sont devenus la variable d’ajustement d’un capitalisme extravagant, qui cherche non seulement à maintenir la rentabilité des entreprises mais à l’augmenter encore, même quand elle est déjà au rendez-vous.

Pour Marie-José Kotlicki et Jean-François Bolzinger, tous deux dirigeants de l’Ugict-CGT, il est temps d’abandonner ce “Wall Street management”, qui représente un vrai gâchis humain, pour oser un autre type de management fondé sur la recherche de sens pour les salariés. Cela s’avère d’autant plus urgent que les soi-disant recettes pour sortir de l’austérité nous y enfoncent chaque jour un peu plus.

Face au dogmatisme idéologique néolibéral en vogue dans le monde de l’entreprise, il convient, au contraire, de sortir d’une gouvernance uniquement actionnariale pour associer les salariés à la gestion stratégique des entreprises. Exemples à l’appui, les auteurs démontrent pourquoi et comment le dialogue social peut et doit remplacer l’actuelle course au profit. Quand la démobilisation des salariés se généralise, écouter enfin ce qu’ils ont à dire sur leur vie professionnelle devrait permettre de renouer avec l’éthique d’un travail bien fait et socialement responsable.

Laissez-nous bien travailler !

Marie-José Kotlicki et Jean-François Bolzinger, éditions de L’Atelier, 192 pages, 18 euros.