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L’OCIRP ÉVALUE SON CLIMAT SOCIAL EN LIGNE

Pratiques | publié le : 13.11.2012 | JOSÉ GARCIA LOPEZ

L’institution paritaire de prévoyance prend le pouls de ses salariés à travers un baromètre social sur Internet. Une démarche préventive et curative adaptée à la taille de cette PME.

Il préfère les constats chiffrés aux bruits de couloirs. Pour jauger la température sociale dans son entreprise, Serge Bonnafé, DRH de l’Ocirp utilise un baromètre sur Internet. En 2008, le directeur avait eu recours à un audit social afin d’identifier la source de tensions internes et les traiter. Résultat : si le diagnostic obtenu a facilité la résolution des problèmes, la démarche s’est révélée aussi lourde à mettre en place que longue à mener.

Suivi facilité des nouveaux embauchés

À la lumière de cette expérience, le DRH a souhaité recueillir, régulièrement, le ressenti de ses salariés et a choisi en 2011 le baromètre social Opentojob. Une formule plus adaptée que l’audit à la taille de l’Ocirp. Car, même si ses effectifs ont doublé en quatre ans, l’organisme de prévoyance ne compte que 80 collaborateurs. Aux yeux du directeur, l’un des avantages du baromètre social tient d’ailleurs à ce qu’il facilite le suivi de l’intégration des nouveaux embauchés.

La mesure du climat social s’effectue à travers quelque 80 questions portant sur une douzaine de thèmes : recrutement, ambiance, management, carrière, rémunérations… Les salariés qui le souhaitent répondent au questionnaire à partir de leur espace privé hébergé sur le site Internet de la société Opentojob. Les personnes sondées peuvent consulter leurs résultats et les moyennes des réponses. Ce côté interactif a particulièrement séduit Serge Bonnafé. Mais il nécessite une bonne dose de transparence de la part de l’employeur : illustrées sous forme d’histogrammes à barres vertes ou rouges suivant les notes attribuées, les informations sur l’entreprise s’affichent aussi dans chaque offre d’emploi de l’Ocirp en ligne sur l’espace recrutement d’Opentojob.

Il n’empêche, le DRH s’est montré particulièrement attentif à l’anonymat et à la confidentialité des sondages en interne : « La direction de l’Ocirp n’a pas accès aux questionnaires nominatifs. Pour lever les freins à l’utilisation, il a fallu beaucoup communiquer auprès des instances représentatives du personnel, rassurer les équipes à ce propos et donner des garanties sur la confidentialité. »

Un nouveau sondage par trimestre

Chaque trimestre, un envoi d’e-mail automatique invite les collaborateurs déjà inscrits à répondre à un nouveau sondage. Contrairement à l’audit social, le baromètre mesure le climat interne de façon dynamique : « L’outil ne prend pas une photographie à l’instant T, il suit les mouvements du corps social de l’entreprise, comme une vidéo », appuie le DRH. Et jusqu’à présent, les salariés ne se lassent pas de ces sollicitations : plus de 50 % d’entre eux répondent régulièrement aux questions. Afin de signifier tout son attachement à cet instrument de mesure, l’Ocirp a introduit un critère lié à la participation du personnel au baromètre dans l’accord d’intéressement signé cette année. « Pour le moment, il compte pour 5 % dans le déclenchement de l’intéressement, mais cette part pourrait peut-être augmenter », remarque le responsable des RH.

Quelques euros par salarié et par mois

Peu dispendieux pour une entreprise de petite taille, le baromètre coûte « quelques euros » par salarié et par mois. Un dispositif à la fois préventif et curatif, grâce auquel les responsables de l’entreprise maintiennent leur vigilance et peuvent aussi vérifier la pertinence des réponses apportées aux situations de crise : « À ce jour, le cas ne s’est pas présenté, mais si les moyennes des appréciations chutaient, nous pourrions intervenir rapidement », assure Serge Bonnafé. D’autant qu’à l’échelle d’une structure comme l’Ocirp, la direction est vite informée des problèmes. Selon le DRH, l’outil ne doit donc pas se substituer aux échanges avec les salariés. Au fond, la confiance dans les chiffres n’exclut pas l’écoute du terrain.

Auteur

  • JOSÉ GARCIA LOPEZ