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Faire une pause, c’est la santé

Enjeux | LA CHRONIQUE DE MERYEM LE SAGET, CONSEIL EN ENTREPRISES À PARIS. <> | publié le : 13.11.2012 |

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Faire une pause, c’est la santé

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En arrivant le matin, davantage de personnes vous disent: « Je suis crevé », plutôt que « Je suis en pleine forme ». Les soldats sont fatigués. On a beau parler ici ou là d’équilibre de vie ou de bien-être au travail, c’est le rythme trépidant qui règne.

Chez Google, Facebook ou eBay, où la jeune population high-tech est nombreuse, le problème est pris au sérieux. Ces collaborateurs passionnés de technologie aiment souvent vivre sous stress, c’est comme un stimulant. Ils ont envie de réussir et ont associé ce verbe avec « être superintelligent et fonctionner à 200 à l’heure ». Bien sûr, la vitesse est louable, mais la sagesse des actions et des décisions est intéressante aussi. Or l’accès à la sagesse nécessite d’être en contact avec soi-même, d’entendre son intuition, de capter les signaux de son corps. Cela suppose de savoir ralentir, faire des pauses et prendre du recul. Sagesse et précipitation ne font pas bon ménage.

Dans ces entreprises renommées de la Silicon Valley, des programmes de méditation ou d’équilibre personnel sont proposés pour enseigner à se sortir du rush, prendre du recul, respirer, être pleinement présent, au lieu de vivre en permanence en mode “cerveau survolté”. L’art de faire un break érigé au rang de compétence clé, en quelque sorte ! Quant à nous, sur une échelle de 1 à 10, où en sommes-nous de notre capacité à décrocher, faire des pauses, accéder à notre sagesse intérieure ? Si vous n’arrivez pas à écouter une personne sans avoir mille idées en tête, votre niveau de présence est à 1 ou 2 sur l’échelle. Si vous avez les yeux sur votre smartphone pendant que votre interlocuteur vous parle, le score tombe à 0. Oui, nous avons tous une certaine marge de progrès avant d’être pleinement présents, c’est-à-dire vraiment efficaces.

Faire des pauses ne veut pas forcément dire partir en vacances, s’autoriser une sieste ou squatter la machine à café. C’est aussi pratiquer l’alternance des temps. Il est possible de se ressourcer en écoutant quelqu’un tout en respirant profondément. C’est une pause de disponibilité et de présence pour mieux comprendre. Il y a également les pauses que l’on s’octroie pour réfléchir à un sujet, le faire mûrir. Souvent, la marche, les activités artistiques ou encore écrire ses idées à la main sur un carnet pour avancer dans sa pensée vont aider. Alterner, c’est aussi passer des moments en bonne convivialité. Sait-on encore éclater de rire, chanter, partager de belles histoires, se mettre en réceptivité au milieu des autres ?

Un grand chapitre de l’art de faire des pauses passe par la variété, s’extraire des habitudes. Toute routine nous économise la réflexion, grâce à elle, nous pouvons fonctionner en « pilote automatique ». Mais justement, nous ne sommes plus en contact avec nous-mêmes. Et si l’on s’octroyait une pause hors de la programmation ? Place à la créativité: prendre un itinéraire nouveau, dire bonjour différemment, faire plusieurs breaks conscients dans la journée, mettre des fleurs dans l’espace collectif de travail, apporter des croissants à son équipe, prendre le temps d’une respiration avant de répondre à son interlocuteur. Il suffit d’une respiration, et toute la dynamique se transforme ! Rien de tel que la rupture de monotonie pour se donner des suppléments d’énergie. Soyons lucides : le monde numérique nous propulse à toute allure, tout le temps. On ne réussira pas à courir un marathon au rythme du sprint sans quelques astuces de ressourcement. Effectuer des successions de petits sprints avec des reprises de souffle au milieu n’est qu’un début, mais c’est déjà beaucoup mieux.